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La chenille du Centre Pompidou s’illuminera de bleu en hommage à Yves Klein

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Publié le , mis à jour le
En hommage à l’artiste Yves Klein, qui aurait eu 90 ans cette année, le Centre Pompidou illuminera son escalator du célèbre bleu Klein pendant cinq jours, du 25 au 29 avril. L’occasion de redécouvrir une œuvre avant-gardiste majeure de l’histoire de l’art moderne.

Yves Klein dans la salle dédiée à la « Sensibilité Picturale Immatérielle », 1961 – Museum Haus Lange, Krefeld, Allemagne © Photo : Charles Wilp / BPK, Berlin

En trente-quatre années de vie, l’autodidacte Yves Klein livra une œuvre considérable révolutionnant la fonction même de l’artiste. Selon lui, ce dernier n’est qu’un saisisseur de la beauté environnante qu’il convient de capter dans l’air, dans la matière ou à la surface du corps. L’œuvre d’art devient donc l’empreinte d’un message entre le monde et l’artiste.

« Sentir l’âme sans l’expliquer, sans vocabulaire et représenter cette sensation… C’est, je crois, l’une des raisons qui m’a amené à la monochromie. » À partir de 1955, il expose ses premiers monochromes, peints au rouleau pour éviter la touche personnelle, au Club des solitaires de Paris. Il devient « Yves le monochrome ».

En 1956, il entame son « Epoque Bleue » avec la création d’une couleur qu’il intitule IKB (International Klein Blue), dans un souci d’uniformité déchargeant un immense pouvoir méditatif. Il s’agit d’un bleu outremer saturé, qui pour Klein représente « la plus parfaite expression du bleu. » Il exposera une série de monochromes IKB en 1957 à la Galerie Apollinaire de Milan.

Grand voyageur, il acquiert vite une renommée internationale et pousse son bleu à l’action lors d’un vernissage chez Iris Clert : il élabore un lâcher de 1001 ballons bleus place Saint-Germain-des-Prés. En 1960, ses « anthropométries », terme inventé par Pierre Restany, intègrent le modèle vivant dans le tableau lors de performances publiques. Les modèles, recouverts de peinture IKB, viennent s’appliquer sur le support pictural pour développer « la technique des pinceaux vivants ». Une démarche qui, encore une fois, exclue la main de l’artiste.

S’il demeure dans les esprits comme le symbole de Klein, « le bleu n’a pas de dimension, il est hors dimension ». L’artiste s’attacha également à des matériaux comme l’or, traitant de l’immortalité, ou aux éléments, introduisant dans ses œuvres le feu et l’eau.

Pour l’événement, le Centre Pompidou présente une vingtaine d’œuvres de l’artiste iconique, accompagnées de documents iconographiques et d’un film documentaire réalisé par Harry Shunk et Janos Kender donnant à voir Klein en pleine ébullition artistique.

« On ne représente pas l’infini, on le produit. » Précurseur du happening, poète du vide et révolutionnaire de la peinture, Yves Klein soufflera ses 90 bougies depuis son infini bleu, depuis son azur éternel, à jamais novateur et audacieux.

Yves Klein dans la salle dédiée à la « Sensibilité Picturale Immatérielle », 1961 – Museum Haus Lange, Krefeld, Allemagne © Photo : Charles Wilp / BPK, Berlin

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