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Florence écarlate et Caravage !

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Publié le , mis à jour le
Le musée florentin des Offices a ouvert huit nouvelles salles le 19 février dernier. Dans l’aile est, toute de rouge tendue, s’exposent à présent cinquante chefs d’œuvre du Caravage et de la peinture du XVIIe siècle.

Photo : DR

Caravage écarlate

A Milan l’exposition « Dentro Caravaggio » n’est pas encore achevée, tandis qu’à Florence, au premier étage de l’aile est du musée des Offices, de nouvelles salles se succèdent en variation caravagesque. Chacune porte une tonalité : « Entre réalité et magie », « Caravage et Artemisia », « Caravage : Méduse », « Caravage : Bacchus », « Lueurs du soir ». Puis enchaînent « Rembrandt et Rubens », « Galilée et les Médicis », « Epique florentine »…

Partout ailleurs, ces huit nouvelles salles pour 50 chefs d’œuvre, « suffiraient à constituer un nouveau musée », a déclaré Eike Schmidt, le directeur du musée des Offices. A Florence, c’est une nouvelle flamboyance…

Car pour la gamme, on a choisi rouge sur rouge ! Les couleurs des murs sont inspirées des étoffes tendues sur les tableaux du XVIIe siècle. Les teintes ont été étudiées sur un modèle textile de l’époque et obtenues grâce à des pigments naturels en usage à l’époque :

« Nous avons obtenu l’écarlate avec des couleurs artisanales, en partant du minerais de cinabre pour ajouter ensuite des nuances comme les tons des tissus originaux du XVIIe siècle ».

Ce nouvel agencement se base sur une « approche thématique et artistique qui inspire et stimule la curiosité du visiteur. L’intention est de créer une expérience intellectuelle tant pour les néophytes que pour les experts en la matière » ajoute Eike Schmidt.

Chacun, donc, peut trouver ou retrouver les trois-chefs d’œuvres conservés à Florence : MéduseBacchus, et Judith décapitant Holopherne d’Artemisia Gentileschi. Autour de ce chœur s’allonge le panorama pictural du XVIIe siècle européen, au fils des œuvres de Cecco Bravo, d’Otto Marseus ou de Gherardo delle Noti, jusqu’à Velázquez, Rembrandt, Van Dyck et Rubens.

Ainsi près de la peinture florentine et de toute l’Italie, les tableaux des artistes transalpins s’accordent dans un goût international, semé des caractères distincts de chaque pays.

Photo : DR

Mise en scène

La Méduse du Caravage sur bouclier est à présent exposée dans une nouvelle vitrine, près de la Tête de Méduse du néerlandais Otto Marseus, d’une Armide de Cecco Bravo, flanquée d’une statue romaine d’Athéna avec la Gorgone, et d’un bouclier d’apparat. Serpentines arabesques !

Au retour de Milan, un David et Goliath de Guido Reni confrontera le Sacrifice d’Isaac du Caravage, et la scène de Judith décapitant Holopherne signée Artemisia Gentileschi. Que de gestes comme des affronts de théâtre !

Pour illustrer le contexte, on a aussi mis en lumière quelques thèmes inédits, comme le curieux Homme avec un singe d’Annibal Carracci, et des cadres populaires marqués de symboles et d’énigmes comme l’Allégorie d’Hercule (ou La sorcellerie) des frères Dossi.

Puis les maîtres de la peinture européenne au XVIIe siècle se regardent de mur à mur, de tous formats et toutes expressions : portraits de Rembrandt, de Rubens, de van Dyck, … voilà en une salle un ensemble faste et sans frontière.

Dans la dernière salle sont évoquées les sources littéraires des œuvres : le Roland Furieux de Ludovico Ariosto, la Jérusalem délivrée de Torquato Tasso, succès de Florence, fables de mythologie moderne qui ont la vertu de sous-tendre la morale d’alors. Une toile de fond qui se découvre après les premiers éclats, les premiers regards béats !

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