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Respire, Ann Cantat-Corsini

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Publié le , mis à jour le
Le journal Sud-Ouest a annoncé mardi 16 janvier la disparition de la photographe Ann Cantat-Corsini. L’Institut Culturel Bernard-Magrez, à Bordeaux, expose depuis le 2 novembre ses clichés. Le nom de l’événement : « Respire ».

L’Aurore des temps © Ann Cantat-Corsini

Vision vertige

Le cadre est là comme repère, comme vertige aussi. Et dans ce bougé se tient l’image prise, une image de l’en même temps – point extime s’il en est – un point qui par une extraordinaire relation se trouve être au centre et hors de. Un point au bord, qui garantit ces séjours d’images, ses bonheurs…

C’est le prologue au site d’Ann Cantat-Corsini, signé Emma Guizerix. Parcourir l’espace virtuel de la photographe, c’est suivre son regard dans les rues de Shanghai, au Caire, voir des squelettes surgir flous de la nuit des morts, prendre en pleine face le Mexique, flotter dans Bahia, chercher le souffle faible d’un ventilateur à Marrakech, et puis suivre l’élection de Nelson Mandela en Afrique du Sud. Des impressions furtives ou fixes, avec des gens dans la rue ou seule à soi.

La photographe, plasticienne et cinéaste avait notamment travaillé avec Luc Besson sur le film Jeanne d’Arc. Elle était la petite sœur de Xavier et Bertrand Cantat.

 Série L’aurore des temps © Ann Cantat Corsini

« Respire »

L’Institut Culturel Bernard-Magrez à Bordeaux expose en ce moment ses photographies de paysages, auxquels Ann Cantat-Corsini se consacrait depuis trois ans. Après les éléments urbains, elle faisait des portraits d’arbres comme des fantômes dans des brumes aquatiques.

« Respire » présente 120 tirages moyens et grands formats. Parmi ces images, L’Aurore a reçu le prix d’Excellence Labottière lors du premier Grand Prix Bernard Magrez lancé en 2016, qui récompense les artistes contemporains « les plus prometteurs et talentueux de leur génération. »

Elle utilisait parfois son smartphone pour imager ses promenades. Des visions communes passées par le filtre émouvant d’une poésie intime. Ann Cantat-Corsini a été initiée à l’art par la manière impressionniste. Ses clichés ont parfois l’aspect d’errances symbolistes, comme des nocturnes en mineur, comme des nuits de James Abbott Mcneill Whistler.

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