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En Russie, le musée de l’Ermitage expose sa collection de costumes de tsars !

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À Saint-Pétersbourg depuis ce mois de décembre, on peut contempler le pourpoint de Pierre le Grand, ou la robe de mariée d’Alexandra dernière impératrice de Russie… Étoffes luxuriantes et stylisme de faste. Ce sont 130 mannequins qui restaurent un cercle chatoyant, une capsule de velours jusqu’à son dernier éclat !

L’exposition du musée de l’Ermitage, le 15 décembre 2017 à Saint-Pétersbourg © AFP – Olga MALTSEVA

Un artisanat d’art

Au musée de l’Ermitage, une nouvelle galerie vient d’ouvrir ses portes. Elle est dédiée à l’exposition permanente de costumes et textiles.

« Le département des costumes fait 600 mètres carrés. Et derrière les mannequins exposés, d’autres placards et des commodes conservent notre collection de 24 000 pièces », explique Nina Tarasova, la commissaire d’exposition. « Ce que vous voyez représente seulement 3% de la collection ».

Et ce qui impressionne les visiteurs, c’est le style des vêtements : certains paraissent étonnamment contemporains, et même branchés !

Il s’agit d’un ensemble précieux, de fine exécution, puisque certaines robes ont nécessité des mois de confection. Comme celle que portait Alexandra Feodorovna lors de son mariage avec Nicolas II en 1894, peu avant l’accession de ce dernier au trône. La robe de dentelle blanche, ornée d’une fine broderie, a demandé aux couturiers et dentelliers plus de six mois de travail.

Pour conserver ces textiles anciens et fragiles, la température est maintenue à 21 degrés Celsius et le taux d’humidité reste à 46%. La lumière du soleil ne passe par aucune fenêtre. L’endroit est clos et protégé.

L’impératrice Alexandra Feodorovna en robe de cour lors de la première Douma d’État de l’Empire russe en avril 1906

Des pièces historiques

Il se présente comme une longue galerie de vitrines panoramiques qui englobent les mannequins vêtus des costumes, datés pour les plus anciens de la fin du XVIIIe siècle. La plupart des pièces ont appartenu à la dynastie des Romanov, qui a régné en Russie jusqu’à la révolution bolchevique en 1917.

« Par exemple, nous conservons 280 pièces qui appartenaient à Pierre le Grand – c’est la plus importante collection au monde de vêtements pour hommes du XVIIIe siècle. » affirme Nina Tarasova. Tsar au XVII siècle, Pierre Ier le Grand est « empereur de toutes les Russies » au XVIIIe siècle, et fondateur de Saint-Pétersbourg.

L’exposition illustre surtout les étoffes des Romanov, jusqu’à Nicolas II et sa famille, assassinée par les bolcheviques en 1918 après l’abdication du dernier tsar. Elle permet d’appréhender leur univers et leurs personnes par le biais des vêtements, indicateurs de leurs physiques et de leurs goûts.

L’exposition du musée de l’Ermitage, le 15 décembre 2017 à Saint-Pétersbourg © AFP – Olga MALTSEVA

On sait ainsi que Pierre le Grand préférait les vêtements simples aux toilettes extravagantes. Un costume de cérémonie porté par le tsar Alexandre I (qui a régné de 1777 à 1825) démontre qu’il était grand et mince, alors que le costume à carreaux d’Alexandre III – au pouvoir de 1845 à 1894 – indique une morphologie plus opulente. Et son propriétaire était réputé indifférent à la mode.

Les visiteurs peuvent en outre s’arrêter devant un simple pourpoint de laine verte, une chemise ajustée et rembourrée qui appartenaient à Pierre le Grand, ou contempler une robe bleue ornée de brocart argenté que Catherine la Grande portait lorsqu’elle passait les troupes en revue entre 1729 et 1792.

Mais cette galerie offre aussi une vision élargie de la société. Elle présente ainsi des vêtements traditionnels portés par les paysans qui peuplaient les régions de Russie, et des robes exhibées par les aristocrates lors des grands bals donnés à Saint-Pétersbourg. Le vêtement était indicateur social !

L’exposition du musée de l’Ermitage, le 15 décembre 2017 à Saint-Pétersbourg © AFP – Olga MALTSEVA

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