Article proposé par Exponaute

Ludovic Lepic : le peintre archéologue au Château de Saint Germain

Par • le
Alors que l’année 2017 touche à sa fin, le Château de Saint-Germain, dans les Yvelines, célèbre à sa façon les fêtes de fin d’année en offrant à ses fidèles visiteurs une nouvelle exposition temporaire. Ce nouveau parcours, intitulé « Ludovic Napoléon Lepic : peintre et archéologue sous Napoléon III », jette une nouvelle lumière sur cet artiste du Second Empire, insatiable curieux et aimant fréquenter les chantiers de fouilles à ses heures perdues. Focus sur cet intéressant parcours, proposé jusqu’au 26 mars prochain.

pastif

Il était ami d’Edgar Degas. Il a fréquenté Frédéric Bazille, Claude Monet, Alfred Sisley. Il a pris part aux fouilles archéologiques de la grotte de Néron. Il fut un prolifique graveur et un artiste touche-à-tout. « Il », c’est l’artiste Ludovic Lepic, actuellement mis en lumière par le Musée d’archéologie National, sis en le Château de Saint-Germain-en-Laye.

Si l’Histoire se souvient fort à propos du grand-père de « notre » Lepic, Louis Lepic général sous Napoléon Ier de son état, l’Histoire de l’art elle, a malheureusement laissé quelque peu de côté l’illustre petit-fils aujourd’hui mis en avant par le Musée d’Archéologie National. L’institution des Yvelines vient donc combler un vide en proposant sur le mystérieux artiste un petit parcours. Petit, certes, mais très riche en pièces archéologiques, correspondance, manuscrits, photos et reproductions. Poussons donc les portes du Château de Saint-Germain, et faisons quelques pas en compagnie de ce Monsieur Lepic.

pic 2

Faire connaissance

C’est une photographie réalisée dans l’atelier de Nadar qui nous accueille dans le parcours temporaire. L’introduction de l’exposition temporaire nous présente le personnage que nous allons suivre au long des salles du Château de Saint-Germain. Qui était Lepic ? Quel est son milieu social ? Quelle fut sa formation artistique ? Cette première étape biographique non seulement nous introduit à l’artiste mais aussi plante le décor d’une vie qui fut ponctuée de passions et de rencontres.

Car Ludovic Lepic était, indéniablement, un grand passionné. Issu d’une famille de tradition militaire, il n’hésita pas à aller à l’encontre de cet atavisme de sorte à suivre ses propres centres d’intérêt, se formant auprès, entre autre, du peintre animalier Charles Verlat. S’en suivit une vie de bohème car Lepic, né au sein d’un cercle familial aisé, n’avait pas besoin de vendre son travail pour vivre. Il installa même son atelier au sein même du Louvre, jusqu’à ce qu’adviennent les événements de 1870.

pi

Curieux chercheur

Mais l’étape de l’existence de Ludovic Lepic qui intéresse le plus le Château de Saint-Germain est, on le devine, sa passion pour l’archéologie qui l’habita de longues années. Mais comment cet intérêt est-il venu au peintre ? Résidant dans une demeure bourgeoise d’Andrésy, à quelques encablures de Saint-Germain-en-Laye, il est fort probable que l’artiste ait suivi les travaux de rénovation du château et l’inauguration du Musée National d’Archéologie, au mois de mai 1867.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la discipline fascine et Lepic, comme nombre de ses contemporains, commence à rassembler une importante collection d’antiquités et d’objets divers retrouvés sur les chantiers de fouille auxquels il prend part. Chercheur en redingote, Lepic travaille dans les poussières de la Savoie, de l’Ardèche et de la Drôme, exhume des restes de hache, trouve des dents fossilisées d’ours, révèle des pièces de textile ou des éclats de poterie. S’il conserve une part de ses découvertes dans son propre cabinet de curiosité, Ludovic Lepic figure parmi les plus importants donateurs du tout jeune Musée d’Archéologie.

Entre 1869 et 1883, il offre à l’institution une centaine d’objets divers issus de ses fouilles. En regard de plusieurs de ces pièces offertes au musée, on retrouve de nombreux extraits de la correspondance de l’artiste, qui aime à y détailler ses méthodes de recherche, ses trouvailles mais aussi et surtout son grand enthousiasme pour cette discipline.

tableau Mégacéros ou Cerf Fossile

Sauvage

L’exposition temporaire se referme avec une petite salle entièrement consacrée à une pièce phare du Musée d’Archéologie National : l’huile sur toile de Ludovic Lepic représentant un Megaloceros gigantus. Pour ceux qui ne seraient pas familiers de la faune ayant vécu sur Terre il y a plus de onze mille ans (et on les comprend), un mégaloceros est une race éteinte de cervidé qui évoluait en Europe et en Asie jusqu’à sa disparition (les derniers spécimens seraient morts cinq mille ans avant notre ère). La toile, représentant l’animal disparu en majesté, vient placer un très joli point final à ce parcours bien ordonné, intéressant et enrichissant. À visiter jusqu’au printemps prochain !

Vous aimerez aussi

Carnets d’exposition, hors-série, catalogues, albums, encyclopédies, anthologies, monographies d’artistes, beaux livres...

Visiter la boutique
Visiter la boutique

À lire aussi