Article proposé par Exponaute

Photographie, design et graphisme s’entremêlent au Centre Pompidou

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Trois photographes, trois expérimentateurs, trois infatigables curieux pour une nouvelle exposition organisée au sein de la galerie de photographie du Centre Pompidou. Avec l’accrochage « Photographisme », ouvert depuis le 8 novembre dernier et visible jusqu’au 29 janvier prochain, Beaubourg entend lever un coin de voile sur un courant artistique encore très peu connu, qui mêle abstraction photographique et graphisme. Ombre et lumière, lignes et courbes, nous plongent dans un univers incertain. Visite d’un parcours pour le moins surprenant.
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William Klein, Sans titre, 1952 © Centre Pompidou

Immédiatement, une spirale. Puis une seconde. Puis une troisième. Les lignes glissent, dansent, se substituent à notre regard, filent et s’envolent. Immobiles sur le tirage argentique, mais pourtant mobiles dans notre imaginaire. Que voit-on, si ce n’est une abstraction animé, une non-représentation éloquente ?

C’est précisément la quête des trois photographes qui sont en ce moment mis à l’honneur par le Centre Pompidou et ce, jusqu’au 29 janvier 2018. Après avoir proposé un accrochage consacré à Steven Pippin l’été dernier, Beaubourg poursuit dans sa lancée abstraite et moderne en proposant dans la galerie de photographie une nouvelle exposition de créateurs modernes. Trois personnages, donc : William Klein (1928-), Gérard Ifert (1929-) et Wojciech Zamecznik (1923–1967).

Trois photographes qui tous se réclament d’un seul et même héritage : celui des avant-gardes. S’ils ne se connaissaient pas personnellement, ce trio de photographe a pourtant créé une œuvre résolument proche, animée par les mêmes volontés d’exploration constante, où le renouveau devient urgence et la modernité, porte-étendard.

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Wojciech Zamecznik, Sans titre, 1963 © Centre Pompidou

Le « Photographisme » comme le définit le Centre Pompidou (même si ce néologisme n’est pas une invention de Beaubourg) est un courant artistique profondément lié à son époque. Ce n’est pas un hasard si cette recherche moderne sur l’exploitation de la lumière et de l’exposition émerge juste après la Seconde Guerre mondiale.

Pendant les deux décennies qui vont suivre le conflit, les artistes (on pense aussi au photographe Man Ray, dont plusieurs clichés sont projetés sur grand écran à l’entrée du parcours temporaire) cherchent, tentent, expérimentent. Gourmands de nouveauté, ils essaient de créer un dialogue entre le graphisme et l’abstrait en photographie. Leur fil conducteur, c’est le mouvement.

Klein, Ifert et Zamecznik se demandent comment le représenter, comme le saisir, comment le donner à voir ; lui si rapide et insaisissable. Entre explorations très dynamiques et figurations de la mobilité, nous nous retrouvons devant une véritable galerie de de trajectoire, de circulation.

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Gérard Ifert, Effet d’optique © Centre Pompidou

Les années 1950 et 1960 ont vu se développer l’abstraction artistique et aussi les premières expérimentations cinétiques. La photographie, art et technique à la fois, devient donc le terrain de jeu idéal pour de nombreux créateurs infatigables curieux.

Certains s’essaient à la pose longue tout en imprimant des mouvements à l’appareil, d’autres se révèlent des pionniers du « light-painting », cette technique qui consiste à écrire ou dessiner avec une lumière tandis que l’appareil photo est en train de réaliser une pose longue.

Quelques-uns encore expérimentent les photomontages pour des créations hors-normes, déboussolantes et qui donnent à voir une toute autre réalité. L’exposition du Centre Pompidou est donc une expérience visuelle pour le moins étonnante.

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