Article proposé par Exponaute
Carte blanche ou plutôt rouge à l’artiste contemporain, sûrement le plus influent du monde qui nous propose une sélection d’œuvres exceptionnelles aux tonalités écarlates. Conçues séparément, ces œuvres énigmatiques forment un tout créant un univers des plus mystérieux autour de l’installation centrale, My Red Homeland.
Deux miroirs concaves composent l’exposition de l’artiste. L’un reflète l’envers de son installation My Red Homeland, comme plongeant le spectateur dans un monde parallèle. Alors que l’autre, totalement noir, absorbe le spectateur dans un univers obscur, proche de l’idée que l’on se fait du chaos. Ils dialoguent ensemble avec différentes sculptures et tableaux aux formes surnaturelles.
Le premier ensemble est composé de sculptures (Red images in the red, 2016) en silicone accrochées à différentes hauteurs sur les murs. Constitué de pigments, le silicone s’imprègne très bien de la couleur, donnant une certaine profondeur à l’oeuvre. Par ailleurs, un voile de gaze recouvre le silicone procurant à ces sculptures un côté mystique qui interpelle l’imagination du spectateur.
Le deuxième ensemble, composé aussi de silicone, se présente sous la forme de tableaux-sculptures dont la matière, imprégnée de pigments rouges, évoque le sang et la chair. Ces sculptures visqueuses, d’une sensualité exacerbée, traduisent en quelques sortes nos peurs existentielles associées au chaos et peuvent aussi être interprétées comme le reflet d’une société déchirée par la violence qui nous entoure.
Un tableau monumental répond à ces deux ensembles en reprenant les tons rouges et l’aspect visqueux de la matière. Dégoulinante et sanguinolente, sa technique nous rappelle le dripping de Pollock qu’il mentionne ouvertement comme référence.
Au centre, sa fameuse sculpture circulaire, My Red Homeland, est réalisée en peinture à la cire et à l’huile. Reprenant l’idée d’une aiguille qui tourne, la structure en acier paraît déplacer la matière. Or tout cela n’est que fiction. Arrêté, le mécanisme semble matérialiser le temps suspendu de ce monde dans lequel nous pénétrons.
A la fois inquiétantes et fascinantes, les sculptures exposées par l’artiste dévoilent sa parfaite maîtrise de la matière, qu’il choisit avec précaution. En effet, l’artiste porte beaucoup d’importance à la composition de ses sculptures, qu’il place au centre de son processus créatif.
Né à Bombay en 1954, Anish Kapoor vit et travaille à Londres depuis 1972. Reconnu à l’international depuis 1980, l’artiste reçoit le prix Turner en 1991 après avoir été choisi pour représenter la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise. Il expose, depuis lors, dans les institutions les plus prestigieuses du monde et investit l’espace public de nombreuses capitales.
Encore une fois spectaculaire, l’artiste a su réactiver son oeuvre My Red Homeland, réalisée en 2003, en lui associant de nouvelles créations toutes aussi grandioses. Une exposition à voir absolument !
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