Article proposé par Exponaute
Le 27 novembre prochain, dans le cadre de la vacation d’Art Moderne de fin d’année et en collaboration avec le cabinet d’expertise Sculptures & Collection (Alexandre Lacroix et Eve Turbat), la maison Artcurial proposera aux passionnés d’art moderne une vente Camille Claudel.
Les œuvres (dix-sept sculptures, deux œuvres sur papier et deux plâtres d’Auguste Rodin) qui composent cette exceptionnelle collection sur le point d’être dispersée proviennent de la maison familiale de Claudel, et plus précisément de la collection personnelle de la sœur de Camille, Louise Claudel, épouse Massary.
Bronze, plâtre, terre cuite défileront tour à tour devant le commissaire-priseur ; des pièces rares pour la plupart et certaines, carrément inédites. Ainsi les amateurs pourront-ils retrouver des œuvres préparatoires, comme une esquisse annonçant la sculpture Sakountala réalisée en 1886. D’ailleurs, la vente comptera un exemplaire d’une fonte en bronze de cette sculpture, également appelée L’abandon, datée entre 1886 et 1905. Estimation ? Entre 600 000 et 880 000 euros…
Cette vente aux enchères et les mises à prix peuvent bien sûr laisser songeur, quand on sait que tout au long de sa carrière, Camille Claudel peina à être reconnue de ses pairs, souffrant de travailler dans l’ombre de son formateur et amant Auguste Rodin avant de tomber dans un oubli complet après avoir été internée de force dans un asile de Ville-Évrard.
Une nouvelle mise en lumière donc pour cette artiste incomprise de son vivant qui, désormais, tutoie les sommets depuis sa redécouverte par des historiens de l’art dans le courant des années 1970.
L’année 2017 a d’ailleurs vu l’ouverture de deux espaces culturels qui lui sont consacrés : l’un à Nogent-sur-Seine, l’autre à Villeneuve-sur-Fère, qui explore également le travail de son frère cadet, l’écrivain Paul Claudel. La vente couvre toute la créativité de l’artiste, de ses 17 à ses 44 ans, âge auquel les membres de sa famille la jugèrent folle et décidèrent de l’interner contre sa volonté.
Parmi les œuvres de la main de Camille Claudel, il sera possible d’admirer deux études pour Sakountala estimées entre 50 000 et 77 000 euros, ainsi qu’un grand nombre de plâtres : Tête de vieille femme, L’âge mûr, La petite châtelaine à la natte courbe… Du côté des bronzes, on découvrira trois épreuves dont le Buste de Ferdinand de Massary et L’abandon (grand modèle) fondu par Blot et dont l’estimation haute se situe à 880 000 euros.
La vente aux enchères organisée par la maison Artcurial sera également l’occasion de prendre connaissance d’une autre facette du travail de Camille Claudel, qui était également dessinatrice à ses heures perdues !
Le commissaire-priseur proposera donc deux portraits de Paul Claudel (Mon frère et Buste de Paul Claudel à seize ans), un de sa sœur Louise, un autre de son père Louis-Prosper et un dernier de sa mère, Louise-Athanaïse. Une mère avec laquelle Camille Claudel eut des rapports compliqués, voire conflictuels, tout au long de sa vie.
Bourreau de travail, perfectionniste jusqu’au bout des ongles, mais aussi très occupée par les commandes sur lesquelles elle devait travailler du temps où elle collabora avec Auguste Rodin dans son atelier, Camille Claudel laisse une œuvre plutôt mince à la fin de sa carrière. En tout et pour tout, on compte seulement quatre-vingt modèles. D’où la rareté des pièces proposées en novembre par Artcurial.
La plupart des modèles n’ont en effet pas été retranscrits dans le bronze, tandis que les plâtres et autres esquisses sont restées des œuvres uniques. À vos agendas, donc. La vente aura lieu le 27 novembre 2017, à Paris. Et comme toujours avant une vente aux enchères, les pièces seront exposées : on peut les admirer entre le 22 et le 25 novembre au 7, rond-point des Champs-Élysées, à Paris.
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