Article proposé par Exponaute

Le Palais d’Antin est restauré ! Plein feu sur le premier fanal du Grand Palais 2024…

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Publié le , mis à jour le
C’est une histoire d’imbrications : au Grand Palais, il y a le Palais d’Antin, où se loge le Palais de la Découverte, où se visite une rotonde elliptique… sa restauration achevée, toutes ses lumières sont retrouvées !

Le plafond verrier de la rotonde elliptique restauré © Antoine Mercusot

Ce que l’on voit en premier…

Lundi 30 octobre, on a parlé de « renaissance » dans le hall d’entrée du Palais de la Découverte. C’est au bout de 14 mois de travaux que l’on a pu célébrer cette régénération…

Le Palais a fait l’objet de travaux dirigés par François Chatillon, architecte en chef des Monuments Historiques en charge du Grand Palais. De 2011 à 2013, il a analysé la salubrité, les couvertures et les décors du site.

À partir de son diagnostic, architectes, ingénieurs, artisans et entreprises se sont appliqués à restaurer les combles, l’extérieur et l’intérieur du bâtiment conçu par Albert Thomas et inauguré en 1900.

Cet édifice symétrique se compose de trois coupoles, pour trois rotondes. Deux petites octogonales encadrent la coupole centrale elliptique. C’est elle, ainsi que les couvertures du Palais, qui ont fait peau neuve.

Un groupe sculpté restauré en intérieur © Antoine Mercusot

Ce que l’on voit en premier, c’est le soleil qui rayonne à l’intérieur. Du haut du plafond verrier, la lumière nous aimante, l’astre du jour a recouvré sa feuille d’or. C’est donc la restauration des ornements qui impressionne d’abord, puis nos yeux glissent et découvrent aussi le nouveau verre et les décors sculptés.

Les branchages à la bronzine étaient ternis, la patine usée : on a testé des effets cuivrés et dorés pour faire luire et vibrer le jaune. Les arabesques à présent brillent sur le quadrillage du verre gondolé, puis descendent en alvéoles végétales sur les allégories des Arts.

Ces groupes sculptés scandent les piliers de la rotonde, et dessous chutent en variations les motifs floraux sur les rampes en bronze des balcons. La mosaïque de grès déploie ses rinceaux végétaux au sol, écho du ciel et des rayons du soleil auréolé de laurier.

La structure de la verrière et du plafond verrier après restauration © Antoine Mercusot

Le Palais d’Antin diffère des autres parties du Grand Palais par cette riche ornementation. Le secret d’un tel apparat retrouvé ? Les vitrages détériorés du plafond verrier ont été déposés, nettoyés, et les sections abîmées restaurées. L’ossature a été remise en peinture. Et même la charpente métallique du dôme – que cache une pierre apparente, majestueuse illusion – a été travaillée.

Les groupes sculptés des allégories des Arts en staff et les décors ornementaux ont également été nettoyés et leurs fissures ont été reprises. Peinture, Dessin, Architecture, Construction, s’élèvent de nouveau avec éclat dans le Palais de « l’art français ».

Sur les hauteurs en surface

Pour un chantier d’une telle ampleur, il fallait des coulisses à la hauteur : un échafaudage exceptionnel a été mis en place, comme un premier chantier dans le chantier…

Un plancher a d’abord été déployé au niveau des chapiteaux des piliers du hall, à 14 mètres de hauteur et couvrant tout le diamètre de la rotonde, pour supporter les échafaudages en approche des décors et du plafond de verre. Un étage éphémère, un monde camouflé en altitude où pouvaient œuvrer tous les corps de métier.

Dans les combles, ils ont pu opérer la mise hors d’eau du bâtiment, et renforcer la structure métallique du plafond verrier. Ils ont encore réalisé l’isolation des combles avec un système de ventilation naturelle, et révélé la trame de bois qui supporte les ardoises.

© Antoine Mercusot

À l’extérieur, un échafaudage parapluie enveloppait entièrement le dôme de la rotonde. Ce dispositif était nécessaire à la mise en oeuvre des travaux d’étanchéité et de restauration des couvertures et de la verrière en toiture, qui n’avait jamais été restaurée depuis 1900.

Sur les trois dômes du Palais, les ornements en zinc pollués et chargés d’impuretés ont été restaurés en atelier ou sur place, les ardoises malades ont été remplacées, ainsi que les feuilles d’acanthe arrachées par le vent. La structure de la verrière, assainie, a aussi été rajeunie avec un double vitrage.

Toute cette opération externe redonne à l’intérieur sa splendeur. Car la lumière douce, filtrée par les verrières, est diffusée en second jour depuis les combles, dans le hall. Le système des rotondes projette à nouveau un éclairage diffus et fidèle au vœu d’Albert Thomas.

Le pari 2024

Outre ces ornements, effets plastiques et atmosphériques, les performances techniques du bâtiment ont été renforcées et modernisées pour une exploitation optimale d’un lieu adapté à son temps contemporain.

Et l’événement qui profile le Grand Palais – et la capitale – comme un phare sur la scène internationale, c’est l’organisation des Jeux Olympiques en 2024 qui fera entrer l’ensemble architectural « de plain-pied dans le XXIeme siècle ».

La verrière après repose des nouveaux verres © Antoine Mercusot

Il sera jalon, encore une fois. Car le bâtiment classé monument historique en 2000, est remarquable dès sa naissance. Sa conception innove car elle adapte la forme architecturale à la fonction pour atteindre une « vérité » structurelle, avec une déclinaison des matériaux disponibles à l’époque : pierre, brique, verre, acier, béton, stuc, marbre, mosaïques… que le seul Palais d’Antin concentre en sa structure !

Il fait rayonner ainsi le savoir-faire, « la gloire de l’art français » à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900 ! De nouveau en 2024, Paris sera le foyer des performances internationales, vitrine de l’ingéniosité nationale… et le Grand Palais qui accueillera des épreuves olympiques s’y prépare.

Le chantier de restauration du Palais d’Antin est la Phase 0 du vaste projet de rénovation du Grand Palais. Il se poursuit en ce moment même, grâce au partenariat entre le ministère de la Culture, la RMN-Grand Palais, Universciences et les fondations Velux.

Cette collaboration entre le public et le privé par la voie du mécénat affiche le vœu de faire des affaires de manière exemplaire ! Les fondations Velux sont un modèle par ailleurs atypique venu du Nord : une fondation-actionnaire, qui compte parmi ses missions la défense de causes d’intérêt général. Avant le Palais d’Antin, les vitraux de la Sainte Chapelle ont été restaurés grâce à leur soutien financier, tout comme le couvent de La Tourette par Le Corbusier.

Vue de la couverture et verrière restaurées © Antoine Mercusot

Le souhait du fondateur de Velux était d’infiltrer la lumière du jour et l’air frais dans l’environnement quotidien. Le soutien qu’apportent les fondations au patrimoine architectural fait écho à ce projet initial. Dans le Palais de la Découverte est réintroduite la lumière naturelle.

Ce musée des sciences et de la connaissance, qui occupe le Palais d’Antin depuis 1937, oeuvre aussi pour la diffusion de l’innovation scientifique auprès des jeunes publics. C’était le vœu de Jean Perrin, fondateur du Palais de la Découverte : « montrer la science en train de se faire, pour sortir la science des laboratoires ». L’institution porte bien son nom, et son architecture l’incarne de nouveau : mesure de la lumière et lumineuse instruction…

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