Article proposé par Exponaute

Trois bonnes raisons d’aller voir Derain, Balthus et Giacometti au MaM

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Publié le , mis à jour le
Attention, il est plus que temps de surveiller vos agendas ! Car le 29 octobre prochain, l’exposition événement du Musée d’art Moderne de la Ville de Paris : « Derain, Balthus, Giacometti : Une amitié artistique » fermera définitivement ses portes. L’exposition, plein de qualités, permet de mieux comprendre les liens étroits que le trio d’artistes a su tisser au cours de leurs longues carrières, portées pourtant par des styles très différents. Chez exponaute, comme nous avons beaucoup aimé l’exposition, on vous donne trois bonnes raisons d’y courir !

Trois grands noms

André Derain (1880 – 1954), Balthus (1908–2001), Alberto Giacometti (1901–1966). Trois grands noms qui suffisent amplement à mettre des étoiles dans les yeux des amateurs d’art moderne. S’il est possible d’admirer les œuvres de ces grands maîtres dans les plus grandes institutions muséales de France, c’est bien la première fois qu’une institution, aujourd’hui le Musée d’art Moderne de la Ville de Paris, choisit de les réunir pour notre plus grand bonheur !

Car on l’ignore souvent, mais les trois créateurs issus de la même génération (bien qu’André Derain soit un peu plus âgé que ses deux compères) ont été toute leur vie animés par une amitié profonde, qui les amena à échanger sur l’art, la création, l’esthétique ou plus largement sur ce que doit être un artiste au cours du XXe siècle.

Doit-on continuer à créer en fonction de ce que le monde alentour nous montre ? Ou au contraire, doit-on chercher de nouvelles voies artistiques, qui seraient celles d’une vision propre. Ces trois amis étaient animés de la même ambition : proposer aux spectateurs les éléments autour d’eux tels qu’eux les percevaient, dans toutes leurs formes étranges, bigarrées et influencées par d’autres arts lointains.

Une amitié méconnue

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Vue de l’exposition © DR

C’est là un des coups de maître du MaM de Paris : confronter pour la première fois des œuvres de Derain, Balthus et Giacometti pour créer un dialogue véritablement fécond et plein de surprises. Des premières œuvres d’André Derain aux sculptures de jeunesse d’Alberto Giacometti en passant par les toiles aux tons pâles et terreurs de Balthus (Balthasar Kłossowski de son vrai nom), tout semble séparer les trois artistes et pourtant, au fur et à mesure que l’on avance dans les salles, on comprend en vérité que les ponts sont bien plus nombreux qu’on ne le soupçonne.

C’est à compter de 1935 que le trio de créateurs commence à se fréquenter de plus en plus assidument, exposant ensemble et confrontant leurs points de vue afin de mieux faire évoluer leurs perspectives artistiques. Tous s’approchèrent d’autres registres artistiques à l’instar du théâtre (Giacometti a travaillé avec l’auteur Samuel Beckett), de la littérature (leur sillage croisa celui de personnalités des lettres comme Jean Cocteau, Louis Aragon et André Breton) voire même de la mode (on pense à Christian Dior et Paul Poiret).

Une nouvelle preuve qu’il est inutile de chercher à cloisonner les domaines de créations, qui ne sont que plus féconds quand ils viennent puiser dans d’autres spécificités.

Des styles divers

Balthus © Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Smithsonian Institution, Photography by Cathy Carver

Balthus © Hishhorn Museum

Que l’on vous prévienne tout de suite, au Musée d’art Moderne de la Ville de Paris, le parcours temporaire est long. Très long. L’exposition de l’institution culturelle parisienne a en effet été découpée en pas moins de huit sections distinctes, toutes s’attardant avec beaucoup d’acuité mais aussi de pédagogie sur des moments clés connus communément par les artistes phares de l’exposition.

Nous sommes d’abord introduits au regard culturel, avec la découverte par les trois artistes des arts premiers, qui bouleversent la création française en ce début de XXe siècle. Puis viennent les modèles, la question du jeu (enfantin, ou non), un passage intitulé Entracte où le MaM explique comment les trois amis ont étroitement collaboré avec l’univers théâtrale hexagonale.

Vient par la suite un passage consacré à l’onirisme intitulé « le rêve », puis arrive l’instant de l’intimité avec la créativité qui a lieu dans le secret de l’atelier. Enfin, le cheminement se clos par la question du temps, implacable. Nous sommes ensuite libres de pénétrer dans une petite salle à part du parcours, projetant des films d’archives où les acteurs répondent à de passionnantes interviews.

Retrouvez dans l’Encyclo : Alberto Giacometti

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