Article proposé par Exponaute
Après avoir visité la belle exposition Anders Zorn, maître de la peinture suédoise, ne quittez pas si vite le Petit Palais ! Descendez le bel escalier à la balustrade travaillée et débouchez dans une élégante rotonde, au rez-de-chaussée du bâtiment. Là, une nouvelle exposition vous attend, qui mérite le coup d’œil.
On entre dans l’exposition « L’art du pastel, de Degas à Redon » comme dans un lieu un peu secret, préservé, préparé seulement pour nous. En effet, c’est la première fois que le musée des beaux-arts de la ville de Paris a décidé de plonger dans ses réserves pour en extraire une sélection de ses meilleurs pastels. Malheureusement, cette technique délicate est très fragile. Aussi, les feuilles doivent-elles être préservées au maximum de l’air, de la lumière, de l’humidité et des brusques variations de température.
C’est ce qui explique que ce parcours ne durera que six mois et qu’à l’intérieur, les visiteurs seront plongés dans une atmosphère lumineuse douce, on le devine étroitement contrôlée. Ce qui, après tout, n’est pas pour nous déplaire : l’expérience de visite s’en retrouve enrichie, plus intimiste et l’on se surprend à avoir envie de détailler pendant de longues minutes absolument toutes les œuvres présentées dans l’exposition.
Le titre de l’exposition temporaire met en avant les grands noms de l’Histoire de l’art qui se côtoient dans le cheminement muséal : on retrouve ainsi avec beaucoup de bonheur des œuvres mystiques signées Redon, une élégante ballerine dessinée par Degas, un portrait de l’impressionniste Berthe Morisot…
Sont également des réjouissances Paul Gauguin, Auguste Renoir ou encore James Tissot. Le tout, parmi un grand nombre d’autres créateurs un peu moins connus du grand public, à l’instar de Pierre Carrier-Belleuse, François Cachoud ou Fernand Le Goyt-Gérard.
Cette exposition est donc très intéressante dans le sens où elle permet non seulement de nous familiariser avec des noms que l’on croise peu souvent dans les expositions de beaux-arts, mais aussi de mieux connaître la technique du pastel en elle-même. Cette pratique en effet, a souvent été liée au XVIIIe siècle et c’est pourquoi nous sommes accueillis dans l’’exposition par un portrait au pastel signé de la grande dame de l’art Elisabeth Vigée-Lebrun.
Cette période représente sans conteste un âge d’or, qui est cependant peu à peu abandonné au fil des années. Il faut en effet attendre le dernier quart du XIXe siècle pour voir de grands créateurs renouer enfin avec cette technique oubliée. Car le pastel permet une grande variété d’approche artistique. En plus d’être plus commode à transporter, le pastel offre la possibilité à l’artiste de réaliser des paysages parfaitement aboutis comme de simples esquisses de portraits.
Du fait de son transport léger et simple, il n’y a rien de surprenant à constater que la mouvance Impressionniste n’a pas tardé à adopter le pastel, ces artistes on le sait, n’aimant rien de plus que de travailler directement à l’extérieur, réalisant leurs œuvres sur le motif. Léger, fin, maniable, le pastel se prête aussi idéalement à l’évocation dans l’art des vibrations, du geste, du mouvement.
Il se fait le meilleur ami des artistes pour représenter les effets de lumière et les ombres mouvantes. Cette technique, donc, est multiple, se prête à tous les registres, tous les styles, tous les sujets, tous les cadres. Rien de surprenant donc que de savoir que le Petit Palais regorge de ces trésors néanmoins extrêmement fragiles.
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