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Anders Zorn au Petit Palais : l’eau, les femmes, la mondanité

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Un aller simple pour la Suède, est-ce que cela vous tenterait ? Si oui, voilà qui tombe bien, car le Petit Palais pour cet automne 2017 a tourné son regard du côté de ce pays scandinave, pour célébrer un grand artiste du tournant du XIXe et du XXe siècle. Cet artiste n’est autre qu’Anders Zorn (1860–1920), personnage central de la peinture suédoise. Pour les amoureux d’art venu du Nord, ce sera un parcours enrichissant et précis sur un maître aux talents multiples. Pour les néophytes, une découverte d’ampleur et un très beau cadeau de la part du Petit Palais… À visiter jusqu’au 17 décembre 2017 !
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Anders Zorn, Vacances d’été, 1886 © Collection particulière

Sommes-nous là face à un récit de roman ou une existence véritable ? Car en parcourant la frise chronologique qui accueille le visiteur dans la nouvelle exposition temporaire du Petit Palais : « Anders Zorn : le maître de la peinture suédoise », on peut en toute légitimité se poser la question. Né au sein d’une famille pauvre, abandonné par son père, Anders Zorn ne doit sa réussite artistique et sociale qu’à sa volonté de fer, son intelligence et son travail acharné.

Dans sa prime jeunesse, l’artiste en devenir s’est très tôt tourné vers le dessin et, se découvrant une vocation, entre à l’Académie Royale des Arts de Stockholm. Son éducation artistique achevée, âgé d’à peine vingt ans, il comprend qu’il lui faut désormais voyager à travers l’Europe de sorte à parfaire ses connaissances artistiques, glaner des influences diverses mais aussi et surtout : se faire un nom.

Anders Zorn: Midsommardans. NM 1603

Anders Zorn, Danse de la Saint Jean, 1897 © Nationalmuseum, Stockholm

Au fil de l’eau

Le cheminement du Petit Palais, aussi bien chronologique que thématique, nous permet donc de suivre le fil du parcours d’Anders Zorn, de rencontrer ses connaissances, de détailler ses « périodes » et autres thématiques qui occupèrent diverses étapes de sa carrière. À compter de 1880, Zorn voyage donc en Espagne, en Angleterre, en France, en Turquie, en Italie et bien d’autres pays encore. Lors de ces séjours divers et contrastés, déjà auréolé de sa brillante réputation d’aquarelliste célèbre, le peintre suédois parfait sa technique et se découvre un sujet de prédilection : l’eau.

Miroir mouvant, insaisissable, fascinant, la surface de l’eau se transforme peu à peu en une véritable passion pour Zorn. Dans son huile sur toile, Le clapotis des vagues, sa maestria se révèle époustouflante. La mer, animée d’un léger roulis, se gonfle en vaguelettes pleines, tandis qu’une douce lueur blanche vient ourler cette surface d’une douceur presque laiteuse.

Le bleu pastel contraste avec les tons de gris et de blanc, on se perd, on s’extasie, on admire pendant des minutes, des minutes et encore des minutes. Comment peut-on atteindre un tel niveau de perfection ? Par le travail, nous rappelle Anders Zorn, avant de nous impressionner à nouveau avec l’aquarelle Vacances d’été réalisée en 1886.

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Anders Zorn, Le buisson d’épines, 1886 © Zornmuseet, Mora

L’homme et le reste

Mais chez Anders Zorn, la peinture sociale côtoie celle des éléments de la nature ; et le regard critique n’est jamais très loin. Dans ses œuvres, il aime à confronter des mondes qui traditionnellement, ne se connaissent pas ou s’ignorent superbement. Des pêcheurs rencontrent de riches plaisanciers, des dames élégamment vêtues profitent des services d’un modeste rameur pour les transporter, au sec, sur l’autre rive.

Un brin taquin, Zorn ? Pas nécessairement, car il avait précisément besoin des émoluments de la haute société pour pouvoir vivre de son travail. Et cette dernière, d’ailleurs, ne se faisait pas prier. Une vaste salle de l’exposition temporaire est d’ailleurs consacrée à la mondanité du peintre suédois. La bourgeoisie et l’aristocratie finissante s’arrachent l’artiste qui excelle aussi bien dans l’aquarelle que dans la gravure et la peinture à l’huile.

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Anders Zorn, La gardienne de vaches, 1908 © Zornmuseet, Mora

À découvrir !

Alors Zorn honore les commandes, sans relâche. Il peint le portrait du roi de Suède, il représente des hommes politiques, il portraiture de riches banquiers… et parfois, s’amuse. Nous avons adoré le portrait de Charley, adorable épagneul King Charles, animal de compagnie de la riche Madame Clara Rikoff !

Des lumières splendides, une maîtrise de la représentation de l’eau époustouflante, des peintures de la société suédoise qui entre dans le XXe siècle, des hommages parfois à la simplicité de la vie… Anders Zorn a vécu plusieurs vies et il faut courir les découvrir toutes au Petit Palais.

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