Article proposé par Exponaute
C’est LE grands rendez-vous des antiquaires et il se tient toute cette semaine, du 11 au 17 septembre sous l’imposante verrière du Grand Palais. La Biennale des Antiquaires, qu’il faut désormais appeler « La Biennale », se cherche en effet un nouveau souffle après l’édition de 2016 ébranlée par l’affaire du faux mobilier. Attirer de nouveaux visiteurs, rassurer les clients, instaurer un véritable climat de confiance, voilà donc les nouvelles priorités du salon, à l’heure où la TEFAF de Maastricht a traversé l’Atlantique pour s’implanter à New York.
Cette édition 2017 de La Biennale a donc choisi de se recentrer, en proposant un nombre plus modeste d’exposants. Les quatre-vingt-treize antiquaires actuellement présents ont donc été sélectionnés conjointement par l’ambassadeur de cette année, Christopher Forbes, par Alain-Dominique Perrin et le célèbre décorateur Jacques Garcia.
Quant aux œuvres exposées, elles ont été au préalable contrôlées par divers procédés scientifiques d’analyse, avant leur admission par les présidents de la Compagnie nationale des experts (la CNE) et du Syndicat français des experts professionnels en œuvres d’art et objets de collection (le SFEP).
Alors bien sûr, nous n’allons pas vous énumérer ici la petite centaine d’exposants présents à l’intérieur du Grand Palais jusqu’à la fin de la semaine. On notera une offre diversifiée, allant du design à la peinture du XVIIIe siècle en passant par les arts d’Océanie ou les arts décoratifs.
Pour les bibliophiles, on notera la présence de la librairie Camille Sourget, spécialisée dans la vente d’ouvrages rares et anciens. Leur exemplaire de la première édition des dix-huit gravures des Proverbes de Francisco de Goya (tirée à seulement 250 exemplaires) a retenu notre regard pendant de longues minutes…
On chemine donc entre antiquités, joaillerie, beaux-arts dans un grand maelström artistique où se côtoient les genres et les époques, au plus grand bonheur du spécialiste comme de l’amateur éclairé désirant se lancer dans le grand bain de la collection d’art en réalisant un premier achat.
Du côté de l’Opera Gallery, changement de registre avec une sélection d’œuvres colorées et dansantes signées Jean Dubuffet et en clé de voûte de l’exposition, une huile sur toile de Pierre Soulages qui attire tout de suite le regard. Datant de 1958, l’œuvre de 60cm sur 81 livre un stupéfiant camaïeu d’or, de brun et, cela va sans dire, de noir, le tout rehaussé par un encadrement dans les mêmes teintes. Nous n’avons donc pas été surpris le moins du monde de constater qu’une petite gommette rouge était déjà apposée sur le cartel accompagnant la pièce…
À l’intérieur du corner de la Aktis Gallery, c’est le peintre franco-chinois Zao Wou-Ki qui est largement mis à l’honneur. Le peintre disparu en 2013 a laissé à la postérité une œuvre riche, diversifiée mais que l’on reconnaît pourtant au premier coup d’œil, même quand il s’agit de réalisations datant des débuts de sa carrière.
On retiendra tout particulièrement une gouache et encre sur papier datant de 1965, sur laquelle l’artiste dépose de larges coups de pinceau aux tons beige, brique, terre et noir ; une harmonie dansante mêlée de quelques idéogrammes chinois d’une stupéfiante beauté et que nous avons admirée longtemps. C’est peut-être cela, l’intérêt de la Biennale : peu importe en vérité nos goûts ou nos centres d’intérêts principaux, on navigue d’un Bernard Buffet à un buste antique à une esquisse de François Boucher en passant par une rivière d’émeraudes.
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