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En images : la Chapelle Rothko

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En 1964, le couple de collectionneurs John et Dominique de Ménil demandent à Mark Rothko d’ériger un lieu dédié à la méditation. Ainsi naîtra quelques années plus tard la Chapelle Rothko, conçue comme une invitation au voyage contemplatif dans l’au-delà des couleurs, dans la matière qui absorbe, dans la monumentalité silencieuse des larges et captivants Murals du peintre.

Sunday service. #RothkoChapel | 📷 @wunschcollection

Une publication partagée par Camron PR (@camronpr) le

Houston, Texas. En 1964, le couple de collectionneurs franco-américain John et Dominique de Ménil ambitionnent la création d’un espace de méditation orné de peintures. Qui mieux que Mark Rothko pour répondre à cette attente ? Depuis la fin des années 1940, ce dernier crée avec ses complices Barnett Newman et Clyfford Still une nouvelle façon de peindre, méditative, contemplative et hautement spirituelle. Elle sera qualifiée par le critique Clement Greenberg de Colorfield painting, constituant de larges aplats de couleur à bords indécis, parfois monochromes.

A partir des années 1960, Rothko connaît un grand succès. Son travail fera l’objet de grandes commandes publiques, à l’instar de la demande du couple de Ménil, par ailleurs à la tête d’un grand musée d’art moderne et contemporain situé non-loin de la Chapelle qui portera le nom de son créateur, la Chapelle Rothko.

Every week, @nytmag offers a #LetterofRecommendation — a celebration of an object or experience that has been overlooked or underappreciated. For this weekend’s magazine, Jaqui Shine writes about the #Rothko Chapel, in Houston. Last March was the 10th anniver­sary of her mother’s death. In April she decided that she might want to visit the chapel — « you know, someday. » Then it occurred to her to go. « Right then. 12 hours later, I was in Houston. » The chapel was commissioned in 1964, but Rothko committed suicide a year before it was finished. « He made the paintings in New York, » Jaqui writes, « under light we will never know; he never saw what they would look like under Texas’ expansive sky. There is no right way to gaze upon the paintings, no ideal set of conditions. » The chapel is both a nondenominational place of worship and a site-specific artwork. It’s also a lonely place. « We need lonely places, but it helps to know that they’re lonely for everyone, » she writes. Thomas Struth took this photo of the #RothkoChapel 10 years ago for @nytmag. Visit the link in our profile to read more.

Une publication partagée par The New York Times (@nytimes) le

La Chapelle Rothko n’est évidemment pas une chapelle comme les autres. Ce petit édifice octogonal (à la manière d’une croix grecque) est ouvert à toutes les confessions. Pas de nom de saint, pas de croix, pas de culte, seulement une immense salle d’art moderne ornée de quatorze peintures murales extrêmement sombres, noires aux très légères nuances de couleur, bien loin des peintures incandescentes de la décennie précédente.

« Je ne suis intéressé que par l’expression des sentiments humains de base – la tragédie, l’extase, la malédiction, et ainsi de suite – et le fait que beaucoup de gens craquent et pleurent devant mes tableaux, montrent qu’ils communiquent avec ces sentiments-là (…). Ceux qui pleurent devant mes tableaux ont la même expérience religieuse que moi, lorsque je les peins. », avait confié Mark Rothko dans Conversations with Artists, en 1957.

Barnett Newman -

Barnett Newman, The Broken Obelisk, 1963 © Wikimedia Commons

Ouverte au public en 1971, l’architecture même de la Chapelle avait été confiée à Philip Johnson. Mais c’est aussi Rothko qui reçut l’entière liberté sur les dessins de sa structure, si bien que les deux hommes finirent par se heurter et plusieurs architectes se sont succédé, ne faisant que répondre aux exigences précédemment définies par le peintre. Rohtko mourra brutalement en 1970. Un an avant l’ouverture de la Chapelle.

La Chapelle Rothko est classée au registre national des Monuments historiques depuis l’année 2000. A l’extérieur du bâtiment se trouve un petit parc avec une sculpture placée sur un miroir d’eau, The Broken Obelisk (l’Obélisque Cassée), conçue par Barnett Newman.

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