Article proposé par Exponaute

A Londres, la maison de Turner a rouvert ses portes

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Léguée par son ancien propriétaire à la Turner House Trust, l’ancienne demeure du peintre J.M.W. Turner située dans l’ouest de Londres, à Twickenham, a retrouvé tout son éclat. Elle vient de rouvrir ses portes au public après plusieurs années de travaux de restauration.
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Photographie: Anne Purkiss © Collection Turner’s House Trust

J.M.W. Turner s’est installé à partir de 1812 loin du tumulte des quartiers bruyants de la capitale britannique, dans la commune encore tranquille et rurale de Twickenham, particulièrement recherchée par d’illustres personnalités du monde des arts et des lettres. Parmi eux, Alexander Pope, Horace Walpole ou encore le poète James Thomson, pour qui le peintre vouait une grande admiration, se rendaient régulièrement dans le borough londonien afin d’y trouver le calme.

De 1812 à 1826, Turner vécut dans la Sandycombe Lodge, le nom donné à sa maison de campagne, dont il conçut l’intégralité des plans. Car avant de connaître la gloire et son destin de grand peintre « de la lumière », Turner avait pris des cours de dessin d’architecture. La Sandycombe Lodge demeure aujourd’hui le dernier témoignage de ses débuts ; permettant d’appréhender un pan moins connu du travail de l’artiste.

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Photographie: Anne Purkiss © Collection Turner’s House Trust

Néanmoins, quand la maison est vendue en 1826, celle-ci subit divers remaniements et extensions n’ayant fait qu’altérer son état. Il y a plus de dix ans, Catherine Parry-Wingfield, historienne de l’art et présidente du Turner House Trust, rencontre le dernier propriétaire de la maison, un professeur d’espagnol appelé Harold Livermore, qui en fit don à l’institution. Depuis, celle-ci s’impliqua dans un grand projet de restauration de l’ancienne habitation du peintre, avec pour ambition celle de retrouver son authenticité pour « préserver l’imagination architecturale de Turner ».

Grâce à un apport financier d’un peu plus de 2,5 millions d’euros (2,4 millions de livres sterling, selon les chiffres de The Guardian), récoltés grâce aux dons de particuliers et de l’Heritage Lottery Fund, l’opération de réhabilitation a pu débuter.

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Une aquarelle du 19ème siècle de la maison par William Havell. © Collection Turner’s House Trust

Dépouillée de ses maladroites extensions victoriennes, l’ancienne maison a retrouvé sa petite taille originelle et fut entièrement restaurée selon les principes de la period room. (La period room est un concept d’exposition beaucoup utilisé dans les musées d’arts décoratifs recréant les intérieurs à l’identique selon une époque donnée).

Gary Butler de l’agence londonienne Butler Hegarty Architects a été appelé à gérer la restauration, en utilisant notamment des croquis trouvés dans la collection de la Tate, qui abrite la plus grande partie des œuvres de Turner. Surtout, la transformation la plus frappante est le retour des murs de brique rouges initiaux ; alors que ces derniers avaient été recouverts pendant près d’un siècle par de la peinture blanche.

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Photographie: Anne Purkiss © Collection Turner’s House Trust

Fasciné par la relation entre l’architecture et le paysage, le jardin qu’occupait pas moins de deux hectares autour de la maison ne peut malheureusement être recréé à l’identique à cause de l’urbanisation de la zone. Mais, des travaux sont là aussi en cours pour recréer au mieux une saveur de l’espace original.

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