Article proposé par Exponaute
Peut-être avez-vous déjà croisé Jean-Christophe Norman au beau milieu de la ville, à terre, muni d’une craie, couvrant le sol de ses mots empruntés à d’illustres auteurs ou bien réécrivant ses propres textes. Jean-Christophe Norman a parcouru les quatre coins de la planète. Performeur et plasticien, son travail explore l’écriture et donne à la littérature des prolongements inattendus.
Au MAC VAL, il a été invité à recouvrir la plus haute cimaise du musée dans le cadre de la série « Les invités de la collection », dont on vous parlait il y a quelques semaines avec l’intervention de Christian Boltanski. Jean-Christophe Norman confie avoir été de suite inspiré par le lieu et surtout, par l’échelle du mur, l’ayant ramené à quelque chose de très central dans sa vie « d’il y a quelques années », alors qu’il était encore grimpeur et alpiniste.
Pendant près de trois mois, Jean-Christophe Norman a élu domicile au cœur de l’institution culturelle, perché sur des échafaudages pour réaliser l’œuvre Terre à Terre, la réécriture de son propre livre intitulé Grand Mekong Hotel, à la suite d’un projet personnel réalisé à Phnom Penh.
Là-bas, Jean-Christophe Norman est allé sur les pas de Marguerite Duras ; puisqu’à la suite de la lecture du livre Un barrage contre le Pacifique, l’idée est venue à Jean-Christophe Norman de trouver quelqu’un qui puisse dessiner les plans de l’appartement de l’écrivaine et romancière, celui qu’elle a longtemps occupé rue Saint-Benoît à Paris, et d’ainsi le reconstruire à l’aide d’une embarcation légère sur le Mekong.
Un projet fou qui lui valut par ailleurs l’écriture et parution du Grand Mekong Hotel, relatant de ce projet en particulier et d’autres expérimentés, tels que la réécriture d’Ulysse de Joyce sous la forme d’une ligne écrite sur le sol de plusieurs villes, dispersées à la surface du globe.
L’idée pour le MAC VAL a été de réécrire entièrement ce livre et le présenter comme une image, passer du « lisible au visible », comme le dit l’artiste, présentant un texte sur la plus haute cimaise du musée et dont la dimension est de l’ordre de 7 mètres par 20 mètres, soit 140 m². Face à ce bloc de mots, le visiteur est invité à créer sa propre aventure, piochant ça et là dans le texte devenu « image », des bribes de phrases et de récit.
« Si notre première envie est de décrypter le texte, nous sommes vite confrontés à la réalité. Nous naviguons au cœur du récit, voyageons à travers les mots, dérivons parmi les pans de lignes. (…) C’est une invitation au voyage, à l’évasion, au souvenir, d’une terre à l’autre ».
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