Article proposé par Exponaute

Christian Dior en majesté, aux Arts Décoratifs

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Cela fait maintenant soixante-dix ans qu’était créée la mythique maison de haute-couture Christian Dior. Aussi, à anniversaire exceptionnel, il fallait bien une exposition exceptionnelle. C’est précisément ce qu’offrent au public les Arts Décoratifs de Paris, en proposant l’éblouissant parcours temporaire : « Christian Dior, couturier de rêve ». Des centaines de robes, de bijoux et de chaussures investissent, pour la première fois, les espaces du musée dédiés à la mode ainsi que la grande nef de l’institution. Nous sommes conviés à une fête célébrant le luxe et la beauté, entrons donc dans la danse…
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Photographie © Agathe Lautréamont, 2017

Robe du soir en tulle brodé de paillettes, vestes et jupes en satin brodé, escarpins à talons aiguilles recouverts de velours… Dans quel univers venons-nous de pénétrer ? Est-ce bien là toujours la réalité, ou nous trouvons-nous dans un monde à part, temporaire, où la préciosité des étoffes n’a d’égale que la minutie des dentelles ?

Le doute est permis, puisque savamment distillé par les Arts Décoratifs de Paris, qui ont décidé de consacrer pas moins de trois mille mètres carrés à cette célébration du grand couturier français Christian Dior, disparu en 1957 à l’âge de 52 ans. Car bien plus qu’une exposition, c’est une succession de petits mondes imaginaires qu’à mis au point l’institution culturelle parisienne : le visiteur se retrouve ainsi baignant dans des atmosphères feutrées, champêtres ou royales selon les inspirations du couturier.

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Photographie © Agathe Lautréamont, 2017

Nous suivons un couloir composé à la manière d’une frise de couleur, avant d’entrer dans un jardin fantasmagorique où des fleurs blanches poussent au plafond. Et au beau milieu de toutes ses ambiances se dressent, impériales, les créations sorties des ateliers de la maison Christian Dior, des origines à nos jours. On peut vraiment parler d’ambiances, pleinement, car nous nous en rendons compte très rapidement : le musée a choisi de faire les choses en (très) grand en matière de scénographie.

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Photographie © Agathe Lautréamont, 2017

Les Arts Décoratifs ont opté pour un cheminement tout autant chronologique que thématique. En toute logique, nous sommes d’abord introduits à la personne Christian Dior : dates clés de sa vie, fréquentations et cercles d’amis, étapes de sa carrière… Nous découvrons ainsi avec étonnement que Dior fut un temps galeriste et fréquenta des personnalités de l’art de son temps comme Bernard Buffet, qui peignit son portrait. Ses passions, ses goûts, ses centres d’intérêts furent les points d’ancrage de sa créativité en matière de mode.

D’une année à une autre, nous apprenons à connaître un Dior très intéressé par la photographie, avant de déceler chez lui un coup de foudre pour les jeux de textures et de matières, avant de trouver des ponts entre couture et architecture néoclassique. Elisabeth Vigée-Lebrun et la reine Marie-Antoinette figurent parmi ses références. Et toujours, la scénographie signée Nathalie Crinière, joue le rôle de miroir de ces passions éclectiques.

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Photographie © Agathe Lautréamont, 2017

On pourrait peut-être reprocher à certaines salles d’être un peu trop sombre mais heureusement, l’éclairage maîtrisé avec beaucoup de finesse vient jeter une lumière douce, presque poudrée, sur les robes, vestes et chapeaux dessinés par la maison Dior. Les blancs sont doux, les bijoux étincellent, les satins brillent, les couleurs dansent sous nos yeux.

Pas moins de trois cents robes (sans parler des indénombrables accessoires) ont été réunies pour l’occasion. Et les entourant : des huiles sur toile, des photographies, des croquis, des extraits de correspondance, des couvertures de magazine, replacent dans leur contexte ces créations qui mettront des étoiles dans les yeux des amoureux d’histoire de la mode et du vêtement. Nous le comprenons vite : Christian Dior fut un homme épris d’art, sous toutes ses formes.

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Photographie © Agathe Lautréamont, 2017

Aussi, autant que possible, il n’aimait rien de plus que nouer des liens entre les vêtements qu’il imaginait et sa propre connaissance en matière d’histoire, de peinture, d’architecture et de design. Très intéressé par les cultures orientales et asiatiques, plusieurs de ses collections laissent transparaître une influence certaine du vêtement traditionnel japonais ou indien. Et après un passage par les soies bigarrées des kimonos, il était capable de revenir aux lignes droites et strictes du « new-look » et du tailleur pour dames.

Une fois de plus, les Arts Décoratifs frappent fort avec ce parcours « Christian Dior, couturier de rêve ». C’est là un voyage féérique, instructif, complet à la scénographie absolument enchanteresse, que nous vous conseillons vivement de visiter !

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Photographie © Agathe Lautréamont, 2017

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