Article proposé par Exponaute

Trois bonnes raisons de voir l’expo Picasso à Boisgeloup, à Rouen

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Depuis le 1er avril, le Musée des Beaux-Arts de Rouen propose, dans le cadre d’une grande saison artistique pour toute la ville normande, une très belle exposition sur Pablo Picasso. Ou plutôt, sur une étape de la vie de Picasso : celle pendant laquelle l’artiste vécut entouré de son cercle d’intimes à Boisgeloup, un hameau normand retiré de la foule et de l’agitation parisienne. Si jamais vous êtes de passage en Normandie dans les jours à venir, voici trois bonnes raisons pour courir découvrir cet accrochage.

Une période peu documentée

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Pablo Picasso, Boisgleoup sous la pluie, 1932 © Succession Picasso – RMN

L’avantage de se lancer dans une exposition sur Pablo Picasso, c’est que l’on est à peu près sûr de parvenir à trouver un sujet quelque peu original le concernant. On le sait, le maître espagnol a eu une prolifique carrière doublée d’une très longue existence (le peintre est mort en 1973, à l’âge de 91 ans) : ce qui fait que les œuvres portant sa signature sont extrêmement nombreuses mais aussi et surtout, variées. Selon le style, il est possible de définir la période de création et les événements de sa vie personnelle.

Et c’est précisément ce qu’a choisi de faire le Musée des Beaux-Arts de Rouen, en se focalisant sur une période de cinq années dans la vie de l’artiste fécond. Loin de l’agitation parisienne, entouré seulement de sa femme Olga, de ses plus proches amis et de ses animaux de compagnie, quel nouveau souffle l’artiste donna-t-il à son œuvre ? La réponse n’est pas aussi évidente qu’elle n’y paraît et nous donne à voir un Picasso, au bout du compte, peu connu…

Un parfum d’intime

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Pablo Picasso avec son chien, photographié par Olga Picasso, 1932 © RMN – Succession Picasso

Sur une feuille de format discret, au papier légèrement jauni, un puissant Minotaure tout de muscle et de fourrure, se glisse auprès d’une femme nue, abandonnée à son sommeil. Quelques pas plus loin, et nous rencontrons une silhouette féminine qui nous regarde droit dans les yeux, comme si nous la surprenions dans un moment de calme et d’intimité. Nous avons fait irruption dans sa bulle de rêverie et de songe, le charme est rompu.

Le château normand de Boisgeloup représenta pour Picasso, pendant plusieurs années, un cocon dans lequel il se lova afin d’échapper à une existence exigeante et surtout publique, qui ne lui convenait plus. Conscient de son aura et de son prestige, l’artiste espagnole avait, pour autant, besoin de se retourner sur lui-même afin d’accorder plus d’importance à sa création. Soutenu par son épouse Olga (le couple commençait pourtant déjà à battre de l’aile), égayé par ses amis qui venaient souvent lui rendre visite, Pablo Picasso parvint à se ressourcer dans cet écrin de Normandie.

L’amour fou

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Pablo Picasso, Femme assise dans un fauteuil rouge, 1932 ©  Succession Picasso – RMN

À n’en point douter, les femmes occupèrent une place essentielle dans la vie de Pablo Picasso. Marié à la danseuse de ballets russes Olga Khokhlova, c’est avec son épouse qu’il s’installe au sein du château chargé d’histoire de Boisgeloup, en Normandie. Elle fut sa muse. Amoureux transi, il la représenta à de nombreuses reprises dans des portraits mettant en valeur son visage doux et ses grands yeux noirs.

Pourtant, en Normandie, le couple battait déjà de l’aile : une autre femme régnait sur le cœur de Picasso. Une femme toute jeune, blonde, naïve dans la fraîcheur de ses dix-sept ans : Marie-Thérèse Walter ; qui devint vite omniprésente dans la création artistique du maître espagnol. Olga pouvait-elle ignorer cette liaison ? Marie-Thérèse vint-elle un jour à Boisgeloup ? À l’heure actuelle, les doutes subsistent toujours, même s’il est fort probable que l’amante fit le voyage.

Retrouvez dans l’Encyclo : Pablo Picasso

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