Article proposé par Exponaute

Aurait-on enfin percé le mystère des tracés du désert de Nazca ?

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Classées sur la liste du Patrimoine Mondiale de l’Unesco, les lignes de Nazca ne cessent, depuis leur découverte fortuite au cours de la première moitié du XXe siècle, de fasciner le grand public comme le monde scientifique. Ces géoglyphes de taille monumentale, comprenant des lignes pouvant atteindre plusieurs kilomètres, auraient été tracés par une culture pré-incaïque dont on sait bien peu de choses. Mais en ce début d’année 2017, de nouvelles images satellites du site archéologique pourraient bien apporter une nouvelle piste d’explication quant à l’existence de ces motifs fascinants…
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Le condor de Nazca © Science et Avenir

Qui n’a jamais entendu parler des lignes du plateau de Nazca ? Ces figures à très (très) grande échelle, réalisées par la culture pré-incaïque Nazca, sont au nombre de huit cent. Tracée directement dans le sol, elles forment aussi bien des lignes, des spirales, mais comptent également soixante-dix dessins biomorphes gravés à la surface du sol de la pampa.

Parmi les figures géométriques donc, il est également possible de reconnaître des représentations stylisées de singes, condors, jaguars, araignées, pélicans et autres hérons. Aujourd’hui, seulement 350 de ces œuvres monumentales ont été analysées par la communauté scientifique internationale, qui se trouve fascinée par leur précision, la plupart des figures ayant été constituées d’une seule et même ligne, qui ne se recoupe jamais.

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Le singe de Nazca © Science et Avenir

Et bien évidemment, qui dit mystère archéologique, dit wagons entiers de théories plus ou moins farfelues : civilisation inconnue, complot international voire œuvre d’extra-terrestres venus nous rendre visite sur Terre !

Malheureusement pour les amoureux d’histoires rocambolesques, de nouvelles études sur les tracés du désert de Nazca ont été récemment réalisées à l’aide de la technologie de l’imagerie satellite. Et l’explication qui paraît aujourd’hui la plus probable quant à l’utilité de ces œuvres monumentales serait une très simple question… d’irrigation des terres cultivables.

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Le colibri de Nazca © Science et Avenir

En effet, la chercheuse Rosa Lasaponara, issue du National Research Council de Rome, a dernièrement été approchée par Vice. La scientifique a alors expliqué que les récentes images satellites prises du plateau de Nazca indiqueraient que les glyphes géométriques, datant de 500 à 800 avant Jésus-Christ, présenteraient d’étranges similitudes avec des puits en forme de spirale à proximité du plateau de Nazca, des puits appelés « puquios » en espagnol.

Ces trous, explique Lasaponara, étaient utilisés pour l’irrigation, et se trouvaient tous reliés à un complexe réseau d’aqueducs souterrains qui aurait ainsi permis à la culture Nazca de pratiquer l’agriculture sur les sols pourtant aride de cette région située au sud du Pérou.

Des évaluations plus poussées de ces images satellites, qui peuvent détecter bien sûr les formations existantes mais aussi des vestiges d’anciennes constructions depuis disparues, suggèrent que les peuples Nazca se trouvaient à l’origine d’un système très sophistiqué de canaux à travers toute la région.

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Les puquios situés à proximité des tracés de Nazca © Wikimedia Commons

En 800 avant à notre ère, il y a donc fort à parier que le plateau de Nazca devait probablement ressembler à une plaine riche et fertile, bien loin du désert désolé que nous connaissons de nos jours.

Mais demeure une question centrale : quelle est l’utilité des tracés représentant des animaux et des végétaux ? Pour la scientifique Rosa Lasaponara, ces images creusées dans le sol du Pérou servaient probablement d’offrandes, d’hommages rendus aux dieux, les Nazca remerciant les divinités d’apporter l’eau dans la vallée. Si cette explication plausible doit encore être confirmée, une seule certitude : si cette théorie est vérifiée, alors les Nazca étaient une civilisation bien plus avancée qu’on ne le pensait.

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