Article proposé par Exponaute
Sur un fond à dominante bleu primaire, un visage carré, montrant les dents, semble comme prêt à surgir du tableau. Ses traits agressifs, réalisés à l’aide de coups de pinceau furieux, n’ont pourtant pas repoussé les amateurs d’art moderne et contemporain, bien au contraire. Hier soir, à New York, une bataille d’enchères de plus de dix minutes s’est tenue sous le regard médusé du commissaire-priseur.
L’objet de cette lutte acharnée ? Ce tableau qui porte la signature de Jean-Michel Basquiat, laissé sans titre et réalisé dans le courant de l’année 1982. L’œuvre vient d’établir un nouveau record, puisqu’elle a été adjugée pour la somme faramineuse de cent dix millions de dollars. Le tableau devient ainsi le deuxième plus cher au monde dans le domaine de l’art contemporain.
La toile est très peu connue du monde de l’art et pour la petite anecdote, elle n’avait été vendue « que » 19 000 dollars en 1984. Qu’aurait pensé Jean-Michel Basquiat, mort en 1988, en voyant ce tableau bariolé, d’où il se dégage une grande fureur, s’envoler près de trente ans plus tard pour cent dix millions de dollars ? Toujours est-il que ce portrait daté de 1982 et mesurant 1.8 mètres sur 1.7 mètres se positionne désormais au sixième rang mondial des œuvres d’art les plus chères vendues aux enchères.
Il semblerait donc que Basquiat collectionne les records, puisqu’un an plus tôt, le 10 mai 2016, la maison Christie’s avait déjà vendu un Basquiat 57.28 millions de dollars, un record pour l’art américain en général.
L’heureux acquéreur de la pièce, un riche homme d’affaires japonais nommé Yusaku Maezawa, a déjà l’intention d’exposer le tableau dans son propre musée personnel. Le magnat nippon est le fondateur du géant du commerce en ligne Start Today, et est parvenu à remporter le lot face à quatre autres enchérisseurs. Bien évidemment, la somme finale se trouve largement au-dessus du prix initial qui était de 60 millions de dollars.
À l’issue de la vente, Monsieur Maezawa a expliqué qu’avant d’accrocher la pièce sous les cimaises de son musée personnel situé à Chiba, sa ville natale (la Fondation Gendai Art), il comptait au préalable la prêter à plusieurs institutions dans le cadre d’expositions temporaires.
Ce tableau de Basquiat faisait partie de la grande vente organisée par la maison Sotheby’s jeudi soir à New York. En plus de l’œuvre de l’enfant terrible américain (mort d’une overdose à l’âge de 27 ans, alors que sa carrière était en plein essor), on trouvait également des pièces signées Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Cy Twombly, Robert Rauschenberg, Gerhard Richter, David Hockney, Rudolf Stingel…
En tout et pour tout, cette vente aura rapporté pas moins de 319.2 millions de dollars à la maison Sotheby’s en plus d’une nouvelle date clé dans l’histoire du marché de l’art : Basquiat entre désormais au panthéon des artistes les plus chers au monde, auprès de Francis Bacon, Andy Warhol, Alberto Giacometti et Pablo Picasso.
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