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Atmosphère, coups de cœur, lauréats : ce que vous réserve le 62ème Salon de Montrouge

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Comme c’est le cas depuis plus d’une soixantaine d’année, la ville de Montrouge (92) tient l’avenir de l’art contemporain entre ses mains. Plusieurs milliers de dossiers, une cinquantaine de jeunes artistes sélectionnés, le 62ème Salon de Montrouge investit le Beffroi jusqu’au 24 mai prochain, sous la direction artistique d’Ami Barak pour la deuxième année consécutive. Référence incontournable, dénicheur de talents, créateur de carrière, ce salon entièrement gratuit nous offre cette année l’opportunité de découvrir 53 artistes peu ou jamais exposés, écoliers encore frais ou vocations sur le tard. Visite.
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Jingfang Hao et Lingjie Wang, Arc-en-ciel (Over the Rainbow), 2016 © Jingfang Hao et Lingjie Wang

Moins d’artistes, plus d’espace, Ami Barak, directeur artistique du Salon de Montrouge depuis l’année dernière, a tenu à effectuer quelques ajustement par rapport à l’édition 2016 : 53 artistes (parmi lesquels une majorité de femmes), donc, contre une soixantaine il y a un an et des espaces plus personnalisés grâce à un important travail de direction artistique en collaboration avec chaque artiste. Tout cela nous conduit donc à une sélection plus fine au sein de laquelle chaque artiste trouve sa place et un univers bien identifiable.

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Dorian Cohen, Départ en Vacances – 08, 2016 © Dorian Cohen

Si les 53 artistes sélectionnés sont dores et déjà récompensés (1000 euros chacun en plus de l’importante visibilité offerte par le salon), plusieurs jury se sont réunis pour décerner sept prix différents, le Grand Prix du Salon étant le plus prestigieux.

Coups de cœur

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Ségolène Haenhsen Kan, Et la montagne était un sphinx © Ségolène Haenhsen Kan

Avant d’aborder les différents lauréats et celui ou celle qui, notamment, aura l’honneur d’être exposé(e) au Palais de Tokyo en 2018, quelques jeunes artistes ont particulièrement attiré notre attention (et attireront probablement la vôtre dans les années à venir). C’est le cas notamment de plusieurs artistes qui, au milieu des installations, des concepts et des performances, portent en eux l’avenir brillant d’un art jadis central au Salon de Montrouge : la peinture.

Ainsi la finesse des paysages intimes de Ségolène Haehnsen Kan, la poésie et le génie technique de Guillaume Valenti, la puissance des silhouettes absentes de Ji-Min Park ou encore la beauté contemporaine des courbes autoroutières de Dorian Cohen sont parvenus à nous surprendre, à nous aguicher par la fraîcheur qu’ils apportent à leur pratique artistique.

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Guillaume Valenti, Parquet, 2016, huile sur toile © Guillaume Valenti

Parti pris artistique ou circonstance générationnelle, la peinture est loin d’être majoritaire au Salon de Montrouge. Mais compte-tenu des autres propositions, on ne s’en plaindra pas. Tout cela, en partie, grâce à Jingfang Hao et Lingjie Wang, jeune duo qui présente ici un ensemble d’œuvres fascinantes, manipulant une technologie mystérieuse pour littéralement créer un arc-en-ciel ou une étoile filante dont on ne peut s’empêcher de suivre les tribulations sur une toile noire aux airs d’infini. Coup de cœur également pour les installations touchantes de Jeanne Berbinau Aubry, merveilleuses liqueurs de nature capturées dans des tubes à essai. Vous l’aurez compris, il y a de quoi voir, en entrée libre, jusqu’au 24 mai prochain. Alors allez-y !

Lauréats du 62ème Salon de Montrouge

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Marianne Mispelaëre, lauréate du Grand Prix du jury du 62ème Salon de Montrouge © Salon de Montrouge/Marianne Mispelaëre

Grand Prix du Salon-Palais de Tokyo : Marianne Mispelaëre et son travail autour du geste, du temps et de la répétition : une performance monumentale confrontée à la finesse de l’encre de Chine. L’artiste sera exposée au Palais de Tokyo dans le cadre d’un nouveau projet.

Prix des Beaux-Arts de Paris : Alexis Chrun, récompensé pour une oeuvre tripartite autour de Constantin Brâncuși, de la photographie à l’objet, de l’objet au livre. Il bénéficiera d’une aide à la production de la part de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts.

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Laura Huertas Millán, La Libertad, 2016 © Laura Huertas Millán
Prix du Conseil départemental des Hauts-de-Seine : Laura Huertas Millán, vidéaste qui évoque de manière touchante, via le tissage et l’artisanat, le geste et la répétition. Le Conseil départemental des Hauts-de-Seine lui apportera son soutien pour la réalisation d’un projet inédit. 

Parmi les autres prix remis le soir du vernissage, on retiendra la performance incroyable de Romain Gandolphe qui sera accueilli en résidence à Moly-Sabata. Quelques heures avant le montage des œuvres, l’artiste s’est filmé en pleine visite du salon. Celui-ci est complètement vide, mais la visite guidée, conduite par cet homme qui n’a rien devant lui, s’adapte rigoureusement au salon que nous visitons. L’homme nous parle, nous apprend des choses au sujet d’une oeuvre que nous voyons, que lui ne voit pas. Impressionnant.

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