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Fresque, comète, néolithique : quand l’archéologie donne un coup de pouce à la science

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Comme quoi, il est bon de rappeler régulièrement qu’il est nécessaire d’abolir les barrières entre les domaines d’expertise pour mieux faire avancer notre connaissance du monde. En Turquie, des archéologues ont étudié d’anciennes ornementations sur un temple vieux de 13 000 ans. Ces études poussées viendraient prouver une vieille théorie scientifique : la chute de fragments de comète sur la Terre auraient permis le passage du Mésolithique au Néolithique, et ainsi le développement de l’Humanité telle que nous la connaissons…
Turkey’s Göbekli Tepe temple complex. Wikimedia Commons

Le site archéologique de Göbekli Tepe, en Turquie © Wikimedia Commons

Avez-vous déjà entendu parler du site archéologique de Göbekli Tepe, en Turquie ? Cet ancien temple aurait été occupé par l’Homme de la fin du Mésolithique jusqu’au début de l’ère du Néolithique. Bien connu des archéologues, l’espace se situe au sud-est de l’Anatolie, une région de l’actuelle Turquie qui se trouve à quelques encablures de la frontière avec la Syrie.

Riche en caractéristiques surprenantes et fort d’un bon état de conservation, Göbekli Tepe est régulièrement fouillé par des équipes de chercheurs soucieux d’en apprendre davantage sur ces lointaines périodes de l’Humanité. Mais en fin de semaine dernière, c’est une surprenante découverte en lien aussi bien avec le vieux temple qu’avec la science qui a été établi.

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Gravure sur le site de Göbekli Tepe, en Turquie © Wikimedia Commons

Une théorie anime depuis plusieurs décennies le petit milieu de la science et plus précisément de l’astronomie. Celle-ci consiste à avancer qu’il y a environ treize mille ans, de nombreux fragments d’une météorite (qui aurait pénétré l’atmosphère mais se serait disloquée à l’intérieur de celle-ci) auraient frappé la surface de la Terre, provoquant un grand changement dans le climat de notre bonne vieille planète bleue, ce qui força les hommes préhistoriques à changer drastiquement leur mode de vie, les poussant à opter pour l’installation de camps pérennes et surtout à l’invention de l’agriculture, si l’on en croit une information rapportée par le journal anglophone The Telegraph.

Cette théorie, qui semble devoir faire de plus en plus consensus parmi les experts, vient cependant de trouver un nouvel et étonnant appui du côté de… l’archéologie ! Une équipe de chercheurs a en effet minutieusement analysé et décrypté plusieurs fresques laissées sur des piliers et des parois de l’ancien complexe de Göbekli Tepe et sont parvenus à une conclusion inattendue.

Carvings at Göbekli Tepe. Wikimedia Commons

Une fresque sur le site archéologique de Göbekli Tepe, en Turquie © Wikimedia Commons

Le site, qui est aujourd’hui considéré comme un des plus vieux lieux de culte jamais découvert sur la surface du globe (il est en effet plus vieux que Stonehenge) a probablement servi d’observatoire. En tout cas, si l’on en croit l’opinion du Dr. Martin Sweatman, chercheur à l’Université d’Edinburgh, qui se trouve à la tête des recherches sur les fresques du site turc.

L’équipe qu’il chapeaute a en effet récemment mis la main sur des œuvres et inscriptions gravées à même la pierre, représentant des animaux qui correspondent aux constellations ainsi que des représentations correspondant à une chute de météorites. Un de ces précieux piliers aurait même servi de lieu de culte et de mémoire quant à cet événement dévastateur, qui causa un cataclysme tel qu’il bouleversa le mode de vie des hommes de ce temps.

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Pilier sculpté sur le site archéologique de Göbekli Tepe, en Turquie © Wikimedia Commons

Sweatman et son équipe, suite à cette découverte, ont réalisé sur ordinateur une simulation de ce à quoi pouvait ressembler le ciel à l’époque où le temple fut construit. Les fragments de comète ont très probablement frappé le sol terrien aux alentours de 10 950 avant Jésus-Christ, une époque qui correspond à celle où la température terrestre a brusquement chuté, provoquant un « mini » Âge de Glace, significatif pour la recherche scientifique puisque c’est à cette période que les premières civilisations agraires du Néolithique ont vu le jour.

Les anciens groupes de peuplement, nomades, ont dû modifier en profondeur leur mode de vie, optant pour l’élevage, l’agriculture et la vie en plus vastes communautés de sorte à augmenter leurs chances de survie. Une belle découverte donc, qui nous apprend davantage sur ces lointaines périodes mais aussi sur les évolutions, volontaires ou forcées, de nos lointains ancêtres…

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