Article proposé par Exponaute
La « Netherlands Dock and Shipbuilding Company » était autrefois la plus grande entreprise de construction navale au monde, une zone de hangars et de grues, de rails et de quais bétonnés. Ses locaux ont fermé en 1979 et la zone qui regorge d’immenses entrepôts est vite tombée dans l’oubli. Ces dernières années, un groupe d’artistes a repris le lieu en main, transformant ses 80 000 m² en immense « Arts Factory ».
Un espace événementiel agrémenté d’un skate-park ou encore d’un bateau-concert au bord du quai de la rivière de l’IJ qui a notamment servi à l’accueil d’expositions de mode, de marchés aux puces, de festivals et toutes sortes de fêtes. Des bars et restaurants raffinés s’y sont installés, aussi le chantier historique « NDSM » est aujourd’hui devenu un lieu incontournable de culture et d’expression artistique.
Dans ce cadre post-industriel unique dont la surface « dépasse la superficie de dix terrains de football », peut-on lire sur le site du quartier, le conservateur Peter Ernst Cooler envisage de créer ce qui serait le plus grand musée de street-art au monde. Dans une interview donnée au magazine Hyperallergic, il précise vouloir « redéfinir ce que les gens attendent d’un musée ». Ici, on est très loin des « white cube » (les traditionnels murs blancs des galeries et musées classiques) ; les espaces atypiques (d’une hauteur sous plafond de 24 mètres de haut) nous font presque oublier que nous sommes finalement à l’intérieur d’un bâtiment.
L’idée de la création d’un musée entièrement dédié à l’art urbain remonte à deux ans. Peter Ernst Cooler travaillait à l’organisation d’un festival pour lequel il a fait appel à des street-artist à qui il a demandé de travailler sur des planches de bois (et non-pas directement sur les murs). Apposées contre les murs de l’entrepôt, celles-ci ont pris l’allure de « cartes postales » précise-t-il ; loin de l’effet escompté. Aussi il fera intervenir d’autres artistes jusqu’à ce que l’intégralité de l’espace soit recouvert d’œuvres d’art. De là naîtra, premièrement, une exposition, et deuxièmement, l’idée d’un musée pérenne entièrement dédié au street-art.
A ce jour, le conservateur a déjà pu réunir une centaine d’œuvres venues des quatre coins du globe (Etats-Unis, Amérique du Sud, Afrique, Europe), notamment signées Dan Leo, Phibs et Base 23, acquises lors du Festival Roskilde au Danemark. Ces œuvres en rejoindront d’autres réalisées spécialement pour le futur musée. Parmi elles, nombreux sont les formats monumentaux ; certaines allant jusqu’à douze mètres de large et cinq mètres de long.
Dans un premier temps, la priorité de Peter Ernst Cooler est la constitution de la collection du musée. Ensuite viendra l’étape des façades extérieures pour lesquelles les artistes seront invités à créer in-situ. Bien qu’il ne s’agisse pas là du premier « musée de street-art » dans le monde (le MIMA à Bruxelles et bientôt l’Urban Nation à Berlin), le conservateur est fier d’annoncer que la formule proposée dans l’ex-chantier naval sera inédite, tant par son immense capacité d’accueil que par son architecture post-industrielle unique. L’ouverture est prévue à l’été 2018.
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