Article proposé par Exponaute

Un plâtre de Rodin découvert dans un garde-meuble classé Trésor national

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Brûlante actualité pour le maître de la sculpture Auguste Rodin : alors que l’on fête le centenaire de sa mort à travers d’exceptionnelles expositions, notamment au Grand Palais ; et que ses œuvres font la part belle aux maisons de vente aux enchères, voilà qu’un plâtre façonné par la main du sculpteur découvert dans un garde-meuble vient d’être classé Trésor national par le Ministère de la Culture. Lumière sur une histoire insolite !
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Le plâtre de l’oeuvre Je suis belle, par Auguste Rodin

L’histoire de l’exceptionnelle découverte remonte à l’année 2013, alors que des commissaires-priseurs découvrent dans la chambre d’une maison de retraite, un plâtre identifié d’Auguste Rodin. A ce moment, l’objet n’est pas expertisé ; jusqu’à ce que sa trace soit retrouvée trois années plus tard, en 2016, au fond d’un carton dans un garde-meuble à Biarritz, après le décès de la propriétaire de la sculpture.

Le cabinet d’études Gestas et Carrère entreprend cette-fois les procédures d’expertise du plâtre, transportant l’objet au musée Rodin de Meudon afin de la confronter aux moules conservés dans ce qui était l’atelier de Rodin. « Ce qui a pris beaucoup  de temps, ce sont toutes les étapes de l’expertise. Au musée Rodin, on s’est rendus compte que cette pièce était très importante, qu’elle était antérieure à tout », explique Patrice Carrère à l’AFP.

Les résultats d’expertise sont formels : il s’agit bien là de la toute première version de l’œuvre intitulée Je suis belle, que le maître réalise dans les années 1880. Haut de 72 cm, le plâtre représente un homme aux muscles saillants portant à bout de bras une femme totalement repliée sur elle-même, illustrant par là-même la technique des assemblages, caractéristique du travail du sculpteur.

Le groupe apparaît dès 1880 au sommet du piédroit de droite de La Porte de l’Enfer ; avant de prendre son autonomie en 1882. Je suis belle est inspirée du texte de Charles Baudelaire, La beauté, tiré du recueil de poèmes Les Fleurs du mal.

« C’est exceptionnel, c’est un rêve », déclare Patrice Carrère, « On voit beaucoup plus que dans un bronze. On voit vraiment l’acte créateur. On a l’impression de sentir le souffle de Rodin. Il y a des traces de doigts ». L’œuvre a été classée Trésor national par le Ministère de la Culture, assurée pour un montant de 700 000 euros. Elle sera montrée au public pour la première fois vendredi, à l’Hôtel des ventes de Pau.

 

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