Article proposé par Exponaute

Antoine Raspal, peintre des élégantes provençales

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Connaissez-vous le peintre Antoine Raspal ? Né à Arles en 1738 et mort en 1811 dans la même ville, cet artiste inspiré par le néoclassicisme et le réalisme sera bientôt mis en lumière par le musée Jean-Honoré Fragonard de Grasse. Cet événement, conçu en étroite collaboration avec le Musée Réattu d’Arles, permettra au grand public de (re)découvrir un artiste influent du sud de la France, qui s’était spécialisé dans les portraits d’élégantes femmes arlésiennes. C’est la première fois depuis 1977 qu’une exposition temporaire est consacrée à l’artiste. Si l’exposition n’ouvre que le 12 mai prochain, nous pouvons déjà vous en parler un peu plus largement…

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Antoine Raspal, Un atelier de couture à Arles, vers 1780 © musée Réattu, Arles
En 2017, le Musée Provençal du Costume et du Bijou soufflera ses vingt bougies, déjà ! À cette occasion, l’institution de la Maison de parfumerie Fragonard prévoit un événement artistique qui devrait ravir les amateurs de Beaux-Arts et les amoureux de costumes traditionnels.  Dans les deux musées grassois chapeautés par le maître parfumeur, un artiste du sud de la France sera remis en lumière à compter du 12 mai prochain : Antoine Raspal (1738–1811).

On sait qu’au cours de sa vie, le peintre a pu jouir d’une excellente réputation dans le sud de la France et profitait des nombreuses et régulières commandes de portraits et de scènes de genre qui lui étaient commandées par une clientèle prestigieuse, principalement constituée de l’aristocratie septentrionale et d’une frange de riches marchands qui avaient fait fortune dans le commerce, le tissu et bien sûr, le parfum.

De récentes recherches réalisées sur le travail de Raspal ont permis aux historiens de l’art de reconstituer une part de son corpus artistique, qui a dû être foisonnant, au vue de son succès auprès de ces riches clients. Pourtant, seulement cinquante tableaux lui sont aujourd’hui attribués avec certitude.

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Antoine Raspal, Portrait d’ Arlésienne, vers 1780 © musée Réattu, Arles

C’est bien sûr peu, mais amplement suffisant pour pouvoir monter une exposition digne de ce nom sur ce personnage qui concentra son art sur la représentation des belles femmes de sa région natale. Les œuvres, peintures et dessins, que l’on pourra bientôt admirer au sein du musée Jean-Honoré Fragonard de Grasse proviennent des collections des musées Réattu, Arlaten, Grobet-Labadié, Calvet, Granet, mais émanent aussi de collectionneurs privés qui ont bien voulu prêter leurs biens le temps de quelques mois. Quelques dessins ont également été puisés dans les archives de la ville d’Arles, où Antoine Raspal passa toute sa vie (il y est né et il mourut dans cette même ville).

Aux côté de ces tableaux, certaines toiles présumées perdues et inédites seront accrochées. De son côté, le Musée Provençal du Costume et du Bijou offrira aux visiteurs un parcours établi comme un dialogue entre les peintures de Raspal et de magnifiques pièces textiles historiques. Certaines robes, certaines coiffes, certains cols délicats auraient tout à fait pu être arborés par les modèles qui posèrent pour Antoine Raspal.

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Ensemble de pièces d’une tenue à la mode d’Arles vers 1775–80, Collection du Musée Provençal du Costume et du Bijou

Ce qui est le plus surprenant avec Raspal, c’est l’attention, la précision, la minutie qu’il accorde aux vêtements portés par ses modèles, homme comme femme. En regardant une toile de cet artiste arlésien, on se surprendrait presque à suivre un petit cours sur l’Histoire du costume du sud de la France. Avec un sens du détail quasi-photographique, le peintre figure toiles délicatement imprimées de motifs floraux, soies brochées dont la brillance est parfaitement restituée, dentelles précieuses dont on peut admirer tous les motifs. Pourquoi cet intérêt prégnant pour le vêtement ?

La réponse est à chercher du côté de ses sœurs : Catherine et Thérèse Raspal dirigeaient d’une main de fer un atelier de couture, qui réalisait des robes d’une grande richesse à destination d’une clientèle fortunée. Cet atelier d’ailleurs, fut représenté par leur frère dans la toile L’atelier de Couture, un tout petit tableau d’une trentaine de centimètres qui figure l’effervescence, mais aussi la besogne délicate de cet univers féminin. On ne vous en dit pas plus, de sorte à ne pas vous gâcher le plaisir. Comptez sur nous : nous vous reparlerons de cette belle exposition à venir très prochainement…

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