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Beaux livres : la Chapelle Sixtine comme vous ne l’avez jamais vue

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En théorie, il est rigoureusement interdit de photographier la Chapelle Sixtine et plus largement la totalité des Musées du Vatican. Et de toute façon, étant donné l’architecture de la salle et le nombre de visiteurs qui s’y pressent chaque année, difficile pour le touriste de réaliser des photos dignes de ce nom. Seuls les spécialistes, les historiens et les conservateurs donc, peuvent passer de longs moments à photographier le superbe édifice. Et c’est ce qui s’est passé ces dernières années : une maison d’édition italienne a envoyé ses spécialistes photographier la Chapelle sous toutes ses coutures dans l’objectif de publier trois ouvrages d’exception qui ne seront tirés qu’à 1999 exemplaires pour la coquette somme de 12 000 euros chacuns…
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La Chapelle Sixtine © Wikimedia Commons

Qui n’a jamais rêvé, le nez en l’air, face aux magnifiques fresques qui ornent avec grâce les murs de la Chapelle Sixtine, à Rome, depuis maintenant sept siècles ? Quel visiteur n’a jamais passé de longues minutes à détailler chaque peinture, chaque personnage, chaque épisode biblique, pour mieux se délecter de la touche incomparable de Michel-Ange ? Et pourtant, pour chaque touriste, il s’agit d’ouvrir l’œil et surtout de faire marcher sa mémoire visuelle et de ranger méthodiquement smartphone, tablettes et appareils photos. En effet, aucun cliché ne sera toléré à l’intérieur de la superbe chapelle, dans un souci de conservation et de désengorgement du lieu.

Mais pour les amoureux de l’Histoire de l’art aux bourses les plus garnie, il existe une solution proposée par la maison d’édition italienne Scripta Maneant. L’éditeur prestigieux de (très) beaux livres d’art a en effet étroitement collaboré avec les Musées du Vatican afin de pouvoir sortir trois nouveaux ouvrages, qui rassembleront des photographies d’une qualité exceptionnelle, révélant un point de vue inédit sur les fresques de l’intérieur du fameux palais pontifical décoré par Michel-Ange au début du XVIe siècle, sur ordre du pape Jules II.

Les photographes qui ont travaillé sur ce projet de longue-haleine ont braqué leurs objectifs sur les plus infimes détails de ce chef-d’œuvre de la Renaissance italienne, dévoilant des éléments peu ou mal connus, révélant la maestria du grand artiste.

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Le plafond de la Chapelle Sixtine © Wikimedia Commons

La dernière fois qu’une campagne photographique exhaustive avait été réalisée pour mieux connaître les œuvres de Michel-Ange dans la Chapelle, c’était il y a une vingtaine d’années. Depuis, la technologie a réalisé des bonds de géant, tant et si bien que les photographes mandatés par la maison d’édition Scripta Maneant ont pu jouir des dernières avancées en matière de photographie pour réaliser un travail de grande qualité.

Les clichés qui illustreront les trois livres prévus par l’éditeur italien ont en effet été réalisés grâce à une technologie numérique étonnante, les appareils photo étant commandés par ordinateur tandis que des lampes LED ont été spécialement créées pour l’occasion, car elles recréent au plus près la température de couleur de la lumière du soleil. Mais qui dit photographies spéciales, dit format spécial : les ouvrages mesureront 43 × 61 cm. Il faut donc un sacré lutrin pour exposer ce bel objet !

La réalisation des livres aura demandé cinq années de travail aux éditeurs, comme l’a expliqué le responsable du graphisme de la maison Scripta Maneant au moment de la présentation officielle des ouvrages, le 24 février dernier, dans la Chapelle Sixtine. Les livres ont été présentés comme une plongée inédite dans le travail de Michel-Ange et on veut bien le croire.

Pas moins de 220 détails issus de la fresque du Jugement Dernier mesurant (tout de même) 520 mètres carrés ont été reproduits grandeur nature dans l’ouvrage (les pages peuvent se déplier) ainsi que certaines réalisations signées de Botticelli et du Pérugin.

Mais cette qualité exceptionnelle a malheureusement un coût. Ces trois ouvrages de grand luxe ne seront tirés qu’à 1999 exemplaires et sont principalement destinés aux grandes bibliothèques à travers le monde. Mais pour les particuliers qui souhaiteront tout de même s’offrir ces trésors, il faudra débourser pas moins de 12 000 euros par livre ! Autant dire que les ouvrages sont quasiment inaccessibles.

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