Article proposé par Exponaute

La chorégraphie aérienne d’Elias Crespin, à la Maison de l’Amérique latine

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Né en 1965 à Caracas, Elias Crespin investit l’espace de la Maison de l’Amérique latine jusqu’au 6 mai prochain dans une exposition à la poésie remarquable. Son credo ? Les sculptures en mouvement appelées « électrocinétiques », qui s’animent et se meuvent dans des chorégraphies aériennes d’une subtilité inouïe. Visite.
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Circular inception, 2016, Plexiglas © Elias Crespin, à la Maison de l’Amérique latine

Petit-fils d’artistes et fils de mathématicien, Elias Crespin passe beaucoup de temps, enfant, dans l’atelier de sa grand-mère Gego (Gertrud Goldschmidt) à manipuler les tiges de métal, matériau de prédilection de l’artiste. Pour autant, la passion d’Elias Crespin pour la programmation informatique le mène à travailler dans un premier temps comme ingénieur, œuvrant à la conception de logiciels spécialisés.

Un jour, en découvrant un cube virtuel de Jésus Rafael Soto, Elias Crespin songe qu’il « serait une bonne chose s’il pouvait se mouvoir ». De là naîtra le Cube ondulatoire, hommage à Rafael Soto (2005), et plus encore une révélation pour l’artiste sur ses possibilités de créer un art personnel, mêlant ses connaissances au champ artistique.

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Solitons cubiques cuivre, inox, laiton, 2016 © Elias Crespin, à la Maison de l’Amérique latine

En tant qu’ingénieur, Elias Crespin manie avec rigueur et plaisir la technologie. Il s’agit de son outil, tandis que son but est de créer une poésie visuelle où les cercles, triangles, carrés, cubes ou simplement lignes se meuvent, au rythme d’une orchestration subtile déterminée par des algorithmes sur ordinateur.

En résulte des œuvres animées qui se révèlent au spectateur par étapes successives, ne cessent de se renouveler passant de l’ordre au chaos, du simple au complexe, selon que les formes se dilatent ou se dispersent semblant défier les lois de la gravité avec une variation d’effets surprenante.

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Circular inception, 2016, Plexiglas © Elias Crespin, à la Maison de l’Amérique latine

Les chorégraphies aériennes de ses sculptures électrocinétiques suggèrent un monde cosmique, une analogie évoquée par l’artiste lui-même, qui confie « avoir toujours été fasciné par la grandeur et l’organisation de l’univers. Comprendre comme tout fonctionne et interagit. ».

Selon lui, « la complexité technique de mon travail peut être envisagée comme une représentation de celle de l’univers, et le regard du spectateur à rapprocher de celui d’une personne qui observe et réfléchit à l’univers ». Les œuvres d’Elias Crespin instaurent un dialogue inédit avec le spectateur et suscitent l’apaisement, du fait de la lenteur observée des flux ondulatoires de ses sculptures.

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