Article proposé par Exponaute
Il est l’une des figures emblématiques et les plus côtées de l’art contemporain. Jean-Michel Basquiat, bien qu’il nous ait quitté en 1988 à l’âge de 27 ans, laisse derrière lui plus de 800 tableaux et 1 500 dessins dont l’empreinte unique marqua profondément le milieu underground new-yorkais de la fin des années 70 et des années 80.
Alexis Adler a partagé la vie de Jean-Michel Basquiat de 79 à 80. Le couple était installé dans un petit appartement de l’East-Village à New-York. Déjà réputé pour les innombrables tags « SAMO » qu’il distillait ça et là dans les quartiers sud de Manhattan, les impulsions créatrices de Basquiat l’ont doucement amené vers une pratique plus soutenue, au cœur même de son habitation. Faute de toiles, le jeune peintre peignait partout et sur tout : les murs, les portes, les meubles et la cage d’escalier le menant au sixième étage de son appartement ; tout ce qui passait entre ses mains était propice à création.
De cette période, Alexis Adler n’a rien touché. Elle a tout conservé, puis est devenue propriétaire de l’appartement. Aujourd’hui biologiste, l’ex-compagne de Basquiat aura donc attendu plus de vingt ans avant de dévoiler au public ses précieux trésors. En 2013, Alexis Adler a rendu public plus d’une soixantaine de clichés de la vie quotidienne qu’elle partageait avec Basquiat à la fin des années 70. Cette nouvelle avait d’ailleurs mis le monde de l’art en ébullition, tant la cote de l’artiste aujourd’hui est immense (entre 2011 et 2012, ses œuvres ont apporté environ 79,9 millions d’euros dans les ventes aux enchères).
Aujourd’hui l’ensemble de ces clichés, mais aussi des peintures, sculptures, photographies et autres documents d’archives font l’objet d’une première grande exposition au musée MCA de Denver aux Etats-Unis. Un nouvel événement qui risque d’affoler de nouveau le monde de l’art, tant cette période, moins connue, est pourtant très significative dans la carrière que connaîtra quelques années plus tard Jean-Michel Basquiat.
Cette période est en effet synonyme de grande vitalité pour Basquiat : se cherchant encore, il explorait diverses pratiques artistiques telles que la musique, le dessin, l’écriture mais aussi les performances et le théâtre. De ces innombrables pulsions créatives, Alex Adler a tout conservé : pellicules, carnets de notes, vêtements peints et bobines de films ; l’on y découvre un Jean-Michel Basquiat jouant de la clarinette sur le bord de la baignoire, ou encore s’amusant avec une paire de lunettes cassées qu’il venait tout juste de trouver dans la rue.
Des clichés intimes, donc, où l’on peut voir Basquiat dans son quotidien, permettant de mieux appréhender toute la richesse, l’inspiration et la force de l’artiste. Car même si cette époque demeure celle de l’exploration, il n’en demeure pas moins que son style était déjà reconnaissable. Un style dont l’originalité lui aura ouvert en grand les portes de la célébrité, Basquiat se faisant remarquer peu de temps plus tard par un certain Andy Warhol avec qui il collabora étroitement.
Afin d’illustrer la façon dont Basquiat s’était approprié les lieux, le musée de Denver a reconstitué partiellement l’appartement et la cage d’escalier de l’immeuble qu’il occupait avec son ex-compagne, Alex Adler. L’exposition débutée le 11 février permet une immersion rare dans l’intimité de Jean-Michel Basquiat, elle témoigne de la virtuosité de l’artiste et de l’ensemble des pratiques et chemins qu’il a explorés, bien avant qu’il ne devienne l’immense et flamboyant artiste que l’on connaît aujourd’hui.
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