Article proposé par Exponaute
Princesse Mononoke est sorti en 1997, Mon voisin Totoro, lui, était diffusé dans tous les bons cinémas en 1988. En ce qui concerne Le Château Ambulant, il faut remonter jusqu’en 1986… Certains de ces films vont bientôt souffler leurs trente bougies et pourtant, ils continuent de bercer l’imaginaire de nombreux enfants, tout petits comme très grands. La dernière illustration en date ? Cette série d’images créées par l’illustrateur américain Bill Mudron. Sur sa page internet officielle, l’artiste souligne dans sa biographie être né le même jour que Walt Disney, à savoir un 5 décembre.
Voilà qui annonce la couleur : Mudron est donc à classer dans la catégorie des grands enfants, qui ne se lassent jamais de replonger dans des univers faits de rêveries, de couleurs fantasques et de personnages inattendus… Mais dans un récent travail dont nous allons vous parler aujourd’hui, il n’est nullement question des créations du studio américain Disney, devenu depuis l’empire que l’on sait… Non, c’est sur le travail artistique d’un autre studio que le créateur s’est penché, à savoir le studio japonais Ghibli, dont le plus éminent représentant est sans conteste le dessinateur Hayao Miyazaki.
Bill Mudron s’est laissé porter par son imaginaire et s’est posé cette question : quel eût été le résultat, si Hayao Miyazaki ou Isao Takahata avaient vécu au long des grandes époques de l’estampe japonaise, à savoir entre le XVIIe siècle et le tout début du XXe siècle ? À quoi auraient ressemblé les héros emblématiques du Studio Ghibli s’ils avaient pénétré le monde délicat et sensuel de l’ukiyo-e ou du plus récent shin hanga ? Mudron a apporté une réponse à ces questionnements et le résultat est, bien évidemment, très beau !
On retrouve dans le travail de l’illustrateur américain le format classique de l’estampe sur bois nippone, à savoir des créations rectangulaires, toutes en longueur et en finesse, ainsi que des motifs laissant la part belle à la verticalité. Les nuages, impressionnants, s’élèvent vers le ciel en des colonnes colorées et cotonneuses. Les arbres, noueux et épais, nimbent l’estampe d’une aura mystérieuse et onirique, tandis que les grands temples shintoïstes du Japon se dressent, massifs et inquiétants, avec leurs fenêtres illuminées de rouge et leurs fondations perdues dans une brume surréaliste…
Le résultat est en tout point réjouissant et nous permet surtout de comprendre à quel point l’univers graphique des Studios Ghibli est profondément parcouru par cet ADN traditionnel nippon. Les dessinateurs du studio rendent un hommage vibrant à l’art séculaire du Japon grâce à leurs créatures fantastiques, et tandis que l’illustrateur américain replace les personnages les plus célèbres de l’histoire de Ghibli, on se surprend à constater à quel point la rencontre entre le passé et le présent fonctionne parfaitement.
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