Article proposé par Exponaute

À Rouen, Picasso célébré dans tous les musées

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Décidément, il est partout ! Picasso à Paris, Picasso à Londres, Picasso à Perpignan, Picasso à l’aéroport et maintenant, Picasso à Rouen ! L’année 2017 sera donc placée sous le signe du maître moderne espagnol, ou ne sera pas. Et à compter du 1er avril, la ville de Rouen s’apprête à vivre au rythme du cubisme, pour une saison qui s’étirera jusqu’au 11 septembre 2017. L’ambition de la ville de l’ouest de la France ? Faire découvrir au grand public un autre Picasso, le Picasso normand, bien moins célèbre que l’artiste méditerranéen…
Grande baigneuse au livre

Pablo Picasso, Grande baigneuse au livre, 1937 © RMN – Grand Palais

Ce qui est formidable avec Pablo Picasso, c’est qu’il est quasiment impossible d’épuiser les sujets touchant à son œuvre si protéiforme. Jugez plutôt : les événements liés au maître espagnol se multiplient pour cette année 2017 et pourtant, chacun aborde une thématique propre, un style précis. Pas de crainte de redite, aussi que l’on se rassure.

Rouen, à partir du 1er avril prochain, en sera un flamboyant exemple ! Tout d’abord, il y a le musée des Beaux-Arts de Rouen, qui placera une lumière inédite sur l’atelier normand de Picasso : le château de Boisgeloup. Puis vient le musée Le Secq des Tournelles qui mettra sur le devant de la scène une amitié encore peu connue, celle qui unissait Julio González et Pablo Picasso. Enfin, le musée de la Céramique de Rouen focalisera toute son attention sur la façon dont l’artiste espagnol modelait, justement, la céramique.

Trois événements, trois époques, trois thèmes : la saison s’annonce alléchante. Voyons un peu plus en détails ce que sont en train de nous concocter ce trio d’institutions rouennaises…

Musée des Beaux-Arts : Boisgeloup, l’atelier normand

Boisgeloup sous la pluie

Pablo Picasso, Boisgeloup sous la pluie, 1932 © RMN – Grand Palais

Neuf salles, chacune dédiée à une facette du travail de Pablo Picasso exécuté lors de son passage au château de Boisgeloup. Là, dans son domaine près de Gisors, le maître espagnol a créé furieusement, avec emphase et inspiration, pendant cinq longues années. Une période artistique intensive, où Picasso s’essaya à absolument toutes les techniques : photographie, sculpture, dessin, gravure, peinture mais aussi à l’écriture ; phase moins connue de son imaginaire sans limite.

Mais une question demeure en suspens : pourquoi s’être retiré dans la tranquillité de la campagne normande, à une soixantaine de kilomètres de Paris, dans ce château à l’écart des grands axes routiers ? Pourquoi ne pas s’être tourné vers l’animation des grandes villes ? La réponse se trouve peut-être du côté du passé. En se rapprochant de l’ouest de la France, Picasso chercha probablement à marcher dans les traces d’illustres prédécesseurs comme Nicolas Poussin ou plus récemment, Claude Monet…

Musée Le Secq des Tournelles : Julio González – Picasso

Don Quichotte

Julio González, Don Quichotte © Centre Pompidou – RMN – Grand Palais

Un musée entièrement consacré au métal qu’est le fer et à l’art à part entière de la ferronnerie, voilà qui n’est pas banal ! C’est pourtant l’objectif que s’est fixé le Musée Le Secq des Tournelles. Cette institution surprenante valorise ainsi les arts du fer des XIXe et XXe siècles. Rien de surprenant donc, à voir ce centre culturel normand s’intéresser au travail de l’artiste catalan Julio González (1876–1942), qui se lia d’amitié avec Pablo Picasso, avec qui il entreprit une collaboration vraiment fructueuse.

Les deux amis expérimentèrent autour des nouvelles techniques de soudure du fer appliquées à la sculpture de style cubiste. De nos jours, González est unanimement considéré comme le père fondateur de la sculpture moderne en fer. Ses œuvres, tantôt monumentales, tantôt de taille réduite pour une atmosphère plus intimiste, trouveront donc un écrin idéal que ce musée rouennais, installé dans une ancienne église au cœur de la métropole normande.

Musée de la céramique : Picasso, sculptures céramiques

Bouteille : femme agenouillée

Pablo Picasso, Bouteille, femme agenouillée, 1950 © Succession Picasso – RMN – Grand Palais

Des femmes assises, le regard songeur, drapées dans des tons froids. Des chouettes aux têtes tendues vers l’horizon et aux yeux impénétrables. Des totems recouverts d’étranges symboles ou de faces d’hommes qui recèlent bien des mystères… Voilà un échantillon de ce qui attendra les visiteurs de la prochaine exposition organisée par le Musée de la Céramique de Rouen.

On le sait, Pablo Picasso a expérimenté dans tous les domaines artistiques ; aussi les arts du feu n’ont-ils pas fait exception à la règle. Déjà enfant, le jeune artiste manifesta un intérêt certain pour la céramique, cherchant à en percer les mystères, à en comprendre sa blancheur incomparable. Et cette curiosité ne l’a jamais quitté, comme en témoignera cet accrochage.

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