Article proposé par Exponaute
Il fait partie de ces artistes qui investissent peu à peu l’espace nébuleux situé entre l’art et l’ingénierie. Et en tant qu’ « ingénieur du papier », le travail de Matt Shlian trouve ses racines dans le monde de l’imprimé, dans le design commercial, dans l’univers du livre et ce, bien qu’il soit régulièrement amené à collaborer avec des scientifiques qui lui permettent, grâce à des techniques avancées, de plier ses œuvres parfois au millimètre près.
Nous sommes donc loin du traditionnel origami japonais, quand bien même le jeune homme ne renie pas cette inspiration. Car ses influences sont multiples et cela lui plaît, tant qu’elles lui permettent de concevoir des sculptures en papier d’une précision chirurgicale en trois dimensions.
Après avoir obtenu son diplôme à l’Université Alfred de New York en 2002 et être passé par l’Académie d’art de Cranbrook, Matthew Shlian a travaillé trois ans en tant qu’ingénieur du papier dans le domaine de la conception commerciale. Là, il réalisa des mobiles en papier, des cartes de vœux, des livres, des sculptures cinétiques. Puis, il est devenu enseignant en fondations dimensionnelles et ingénierie du papier à l’Université du Michigan, tout en créant, en parallèle, les belles sculptures dont il est question aujourd’hui.
Quand on l’interroge sur son travail, Matt Shlian explique : « Dans mon atelier, je suis un collaborateur, un explorateur et un inventeur. Je commence par un système de pliage et à un moment donné, la matière prend le pas sur le reste. Guidé par l’émerveillement, mon travail est rendu possible parce que je parviens à visualiser le résultat final. Ainsi, je parviens à la compréhension via la curiosité. »
Les créations en papier de Shlian sont de véritables sculptures géométriques, rivalisant de légèreté et de délicatesse, comptant des découpages complexes, des formes anguleuses, des pliages précis et des superpositions minutieuses.
Une précision d’exécution qui l’a amené à exposer ses créations dans de nombreuses galeries d’art contemporain sur tout le continent américain ; tout en comptant parmi ses clients des noms prestigieux comme Facebook, Apple ou Levi’s.
Ses créations, originales, ont donc le mérite de coupler les recherches scientifiques les plus récentes avec un art traditionnel japonais vieux de plusieurs siècles ; une belle façon de rapprocher les cultures comme les techniques, quand bien même elles sont séparées par des centaines d’années.
Cette volonté de rapprocher des domaines diamétralement opposés révèle le caractère profond de Matthew Shlian, qui se montre curieux et non-conformiste. Ce qu’il cherche, c’est l’exploration, l’essai, les nouvelles techniques… et c’est un régal pour les yeux !
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