Article proposé par Exponaute
Que les amoureux de l’apparence pour le moins originale du Centre Pompidou se rassurent : si l’institution d’art moderne et contemporain a bien l’intention de se refaire une beauté entre 2018 et 2020, elle n’en a pas pour autant prévu de changer quoi que ce soit à son apparence si atypique qui encore aujourd’hui, fait la joie des visiteurs réguliers comme des touristes de passage. Pourtant, le plan de rénovation est prévu pour s’étaler au fil de deux longues années et surtout coûter aux alentours de 108 millions d’euros !
Premier gros chantier d’urgence comme d’envergure : la rénovation de la fameuse « chenille », c’est-à-dire l’escalator extérieur qui court le long de la façade du Centre Pompidou et qui a besoin d’un bon coup de propre. Prix de l’opération : vingt millions d’euros. Mais le plus délicat ne sera pas tant de rénover cet escalator, mais plutôt de le faire tout en maintenant l’ouverture du musée, ce qui s’annonce d’emblée plus délicat.
Serge Lasvignes, Président du Centre Pompidou, a cependant tenu à se montrer confiant. Des structures temporaires seront mises en place le temps de la rénovation de l’escalier extérieur, l’objectif principal étant de reste ouvert, quoi qu’il arrive. Car il faut bien le reconnaître, si l’idée originale des architectes Renzo Piano et Richard Rogers d’extérioriser les structures normalement internes au musée a permis non seulement un aspect original et un gain de place considérable dans les salles d’exposition ; ces mêmes structures ne pouvaient que souffrir de leur continuelle exposition aux éléments.
Une première rénovation a déjà eu lieu entre 1998 et 2000, une seconde est aujourd’hui nécessaire. La direction l’assure cependant : rien ne changera à l’extérieur du Centre Pompidou.
Renzo Piano et Richard Rogers étaient deux architectes alors très peu connus en 1977, au moment de la conception de l’institution de Beaubourg. Afin de marquer leur carrière d’une pierre blanche, ils ont délibérément dessiné une construction hors-norme, quelque chose d’extraordinaire, volontairement exubérante, comme une sorte d’amusement. Les deux amis étaient en effet persuadés de ne jamais parvenir à remporter l’appel d’offre pour la construction de ce musée qui à l’époque, avait attiré pas moins de 600 candidatures internationales ! On connaît pourtant la suite de l’histoire…
La légende veut qu’au moment de jeter un œil au projet rocambolesque des deux architectes, le président de la République Georges Pompidou se serait exclamé : « Bon sang, ça va provoquer un tollé ! ».
Même encore aujourd’hui, tandis que Beaubourg s’est parfaitement intégré au paysage culturel parisien, son architecture continue de faire débat ; mais n’était-ce pas là l’objectif de Piano et Rogers ? Tant que l’on en parle, n’est-ce pas le plus important ? Que Beaubourg soit qualifié à l’époque d’entrepôt d’un grand magasin, d’un « King-Kong architectural » ou de « Notre-Dame de la Tuyauterie » ne comptait pas, les architectes savaient déjà (à raison) que l’institution allait très vite être adoptée par le public, non seulement pour la qualité de son fonds permanent que pour le dernier étage du musée, qui offre une vue à couper le souffle sur les toits de la capitale.
Aujourd’hui, le succès de l’institution du cœur de Paris ne se dément pas. Si l’année 2016 a été globalement une « annus horribilis » pour les musées de la capitale, le Centre Pompidou de son côté a affiché un insolent 9% de progression, le nombre de ses visiteurs passant à 3.33 millions.
Reste maintenant à espérer que les travaux de rénovation se passeront au mieux pour Beaubourg. Mais le Centre Pompidou ne s’arrête pas là dans ses défis. Il espère aussi trouver une solution, à court terme, pour mieux présenter au public son fonds permanent, qui comptabilise 120 000 œuvres, dont seulement seulement 5% sont en exposition…
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