Article proposé par Exponaute
« Dans un mois, j’ai 90 ans. Je dois penser à l’avenir… Il faut prendre des décisions pour mettre de l’ordre dans sa vie », confie le créateur de mode Hubert de Givenchy dans un entretien qu’il livre au Figaro. Il se sépare d’une vingtaine de pièces commandées au sculpteur Diego Giacometti pour sa propriété du Jonchet, un endroit épuré de style XVIIe situé dans le Val-de-Loire.
Au total, 21 pièces de mobilier (tables, tabourets, lampes et objets) de sa collection vont être dispersées, dont une signée Alberto Giacometti. « Je me sépare de plus d’une vingtaine d’œuvres, mais j’en garde quelques-unes qui me sont encore utiles pour vivre », confie le créateur.
Une collection aussi synonyme de longue amitié, depuis que le grand couturier découvre le travail des deux frères Giacometti lors de leur collaboration avec l’un des décorateurs les plus en vue de l’époque, Jean-Michel Frank. Hubert de Givenchy est immédiatement séduit par la créativité, à la fois poétique, libre, délicate et terriblement moderniste des Giacometti.
Il évoque sa rencontre avec Diego, dans l’atelier que les deux frères Giacometti partageront toute leur vie au 46, rue Hippolyte Maindron dans le 14e arrondissement de Paris. « Il était d’une grande gentillesse, d’une grande humilité. Un homme simple. Et quand on voyait ce qu’il fabriquait avec ses mains couvertes de plâtre, c’était fascinant. Il avait le talent au bout des doigts ».
Fasciné par le règne animal, Diego Giacometti forgera sa renommée notamment par ses sculptures d’animaux en bronze. Après la disparition de son frère aîné en 1966, il redouble de travail et réalise d’importants travaux tant pour des décorateurs de renom que pour d’exceptionnels lieux publics, comme la fondation Maeght (Saint-Paul de Vence) et le musée Picasso à Paris. Le musée des Arts Décoratifs lui dédiera une exposition rétrospective en 1986, un an après sa mort.
Après avoir vendu avec succès une partie du mobilier XVIIIe de l’Hôtel particulier parisien d’Hubert de Givenchy, la maison de vente aux enchères Christie’s dispersera la collection Giacometti le 6 mars prochain. Alors que la précédente vente d’œuvres de Diego Giacometti réalisée chez Artcurial totalisait plus de 4,6 millions d’euros, soit plus du double de l’estimation globale, l’estimation de l’ensemble mis en vente par Christie’s s’avère déjà très prometteuse, atteignant 6 à 7 millions d’euros.
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