Article proposé par Exponaute
Un vaste lâcher de ballons rouges était organisé dimanche 18 décembre dans la ville d’Anvers, annonçant la grande rétrospective de Banksy qui, après Rome au printemps dernier, se tiendra dans la ville belge au Stadsfeestzaal anversois (lieu qui vient tout juste d’être dévoilé au public). L’hommage qui s’est tenu dimanche fait référence à l’une des créations les plus emblématiques de l’artiste : la petite fille au ballon rouge. Une oeuvre iconique, symbole de paix, que l’artiste a récemment revisitée en soutien aux victimes du conflit syrien.
Mondialement connu depuis ses toutes premières fresques dans les années 90 à Bristol (sa ville d’origine) et Londres, l’artiste essaime l’ensemble de son travail réalisé au pochoir aux quatre coins du monde. Fervent défenseur des droits de l’Homme, il traite des maux de notre société avec humour et poésie, dans des propos volontiers politique et engagés. De Los Angeles à la bande de Gaza, l’artiste a notamment recouvert de fresques le mur de séparation entre la Palestine et Israël.
En 2015, il met en scène un parc d’attractions éphémère pas tout à fait comme les autres, intitulé Dismaland. Un parc à l’atmosphère des plus lugubres, dépeignant un Disneyland (où le consumérisme est roi) triste et post-apocalyptique : manèges sinistres, château décrépi, sirène au physique trouble baignant dans une eau verdâtre… Le parc fut finalement démonté pour fournir des abris aux migrants de Calais. La peinture murale qu’il réalise au sein du camp de réfugiés mettant en lumière la figure majeure de Steve Jobs eut un retentissement international.
Et le mystère plane toujours quant à l’identité de l’un des plus fascinant street-artist au monde. Banksy semble en effet échapper à toutes tentative d’identification depuis des années. En septembre dernier, un journaliste anglais avançait l’idée que l’artiste serait secrètement membre du groupe Massive Attack, compte tenu des coïncidences systématiques entre les dates de tournée du groupe et l’apparition des œuvres de Banksy. Une hypothèse qui sera démentie par le chanteur Robert Del Naja : « Les rumeurs qui disent que je suis Banksy sont grandement exagérées. Nous sommes tous Banksy », disait-il.
Une seconde hypothèse est avancée par l’équipe de la Queen Mary University dans le Journal of Spatial Science. Le chef de file de l’équipe, Steven Le Comber, explique avoir eu recours au profilage par géolocalisation, une méthode pointue d’analyse de données par laquelle 140 oeuvres attribuées à l’artiste ont été mises en corrélation avec les données publiques disponibles. Le résultat de cette étude a mis en lumière de nombreuses coïncidences entre les mouvements de Banksy à travers le monde et un certain Robert Gunningham… Une hypothèse déjà formulée en 2008 par le quotidien britannique The Daily Mail.
Actuellement visible à Amsterdam, l’exposition itinérante The Art of Banksy s’installera donc à partir du 14 janvier prochain dans la ville belge. Elle présente 80 œuvres, pour la plupart tirées de la collection privée de l’ancien agent de l’artiste Steve Lazarides. « Nous exposerons également une série de photos qui replacent les œuvres de Banksy dans leur contexte. (…) Je les ai prises moi-même lors de ma collaboration avec Banksy et elles n’ont jamais été dévoilées auparavant ».
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