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Vincent Munier et les ours, une rêverie photographique au Jardin des Plantes

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Photographe animalier de renommée internationale, Vincent Munier est de ces artistes qui mènent une quête de beauté et de célébration de la nature. Dans chaque cliché, il ne se limitera jamais au regard simplement naturaliste, mais créera une œuvre unique, où la beauté de la composition rend hommage à l’espèce animale majestueuse capturée sur l’image. Passionné de grands espaces, défenseur de la biodiversité, Munier rapporte des quatre coins du monde des portraits exceptionnels des animaux qu’il croise, toujours pour nous rappeler à quel point nous devons être humbles face à la Nature. Jusqu’au 14 mai prochain, les promeneurs du Jardin des Plantes peuvent profiter d’une sélection de clichés somptueux, consacrés à l’ours.

Vincent Munier, Ours polaire s’égouttant, Spitzberg, 2014 © Vincent Munier

Si l’on en croit le calendrier chinois, 2016 serait l’année du singe… Pourtant, un coup d’œil à la programmation des musées d’Île-de-France nous fait douter… Ne serions-nous pas plutôt dans l’année de l’ours ? Une exposition au Muséum d’Histoire Naturelle, une autre au Musée national d’archéologie de Saint Germain en Laye et maintenant cet accrochage de photographies sur les grilles du Jardin des Plantes de Paris.

Mais attention, pas n’importe quelles photos ! Car aujourd’hui, c’est d’une véritable pointure de la photographie animalière dont nous parlons : Vincent Munier…  Un nom connu et surtout admiré par toute une génération de photographes en herbe, un homme d’une grande humilité qui a parcouru les terres les plus reculées du globe en quête d’espèces exceptionnelles : loup arctique, harfang des neiges, bœufs musqués…

Mais en cette fin d’année, c’est d’une espèce animale bien connue qu’il a souhaité nous parler à travers une sélection de photographies prises, pour certaines, il y a presque dix ans : l’ours. Ou plutôt, les deux espèces d’ours les plus célèbres parmi les huit qui évoluent sur notre petite planète bleue : l’ours brun et l’ours polaire.

reflet ours polaire

Vincent Munier, Ours polaire et son reflet, Canada, 2010 © Vincent Munier

Paradoxe évident mais qu’on ne peut que souligner : c’est un voyage sur des terres méconnues, battues par les vents et aux climats hostiles, que nous pouvons réaliser alors que nous sommes en plein cœur d’une capitale qui, depuis quelques jours, connaît un pic de pollution sans précédent. Triste ironie de notre époque contemporaine. Aussi les images merveilleuses de Vincent Munier nous offrent-elles un bol d’air bienvenu, un enchantement comme on a rarement l’occasion d’en connaître pour peu que l’on soit un minimum sensible aux splendeurs de la biodiversité et à l’esthétique photographique.

Car les images saisies par Vincent Munier, souvent dans des conditions particulièrement difficiles, sont véritablement des tableaux. Et lorsque le photographe nous parle de ses images, c’est toujours avec une note d’émotion dans la voix et des étincelles au fond des prunelles. Il nous décrit le repas d’un ours brun comme une jeune enfant nous parlerait de son dernier rêve. À la différence que Munier vit son rêve : il part à la rencontre d’animaux qui ont nourri l’imaginaire des hommes depuis des millénaires, il se trouve face à face avec de grands prédateurs devant lesquels on se sent tout petit.

L’homme, dans toute l’étendue de sa vanité, s’est toujours considéré au-dessus de la nature, maître de son environnement. Mais quand un grand ours brun ne se trouve qu’à quelques mètres du photographe, en quête de son prochain repas, où lorsqu’une ourse se promène avec sa dernière portée, Vincent Munier l’avoue avec un tremblement dans la voix, on se sent humble et surtout très, très petit.

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Vincent Munier, Ours brun devant le volcan Ilinski, Kamtchatka, 2005 © Vincent Munier

Nous l’avons souligné plus tôt, les images saisies par Vincent Munier sont toujours minutieusement composées. Le photographe immortalise des instants que d’autres photographes animaliers ne songeraient pas à attraper à la volée.

Un ours blanc lui tourne le dos ? Qu’importe ! Il le photographie lové dans un manteau de neige, paisiblement endormi, dans une lumière douce. Un mince tronc d’arbre passe devant la tête du grand plantigrade ? Parfait ! Il utilisera cet élément de décor pour composer un portrait mystérieux, où le seul œil visible de l’animal semble pénétrer jusqu’à notre âme. Le paysage arbore des noirs et des blancs très contrastés ? Idéal pour réaliser une composition photographique épurée, qui évoque les délicates estampes japonaises…

Courez au Jardin des Plantes, courez voir les images de Vincent Munier ! Le temps d’une exposition en plein air, partez au Spitzberg, au Kamtchatka, dans les forêts de Scandinavie… Vous ne le regretterez pas !

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