Article proposé par Exponaute

Les robes de Joséphine de Beauharnais au Château de Malmaison

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Dentelle, soie, lin, mousseline, satin, jersey, velours, taffetas… Autant de termes qui évoquent richesse, délicatesse, goût et préciosité. Et c’est bien par ces mots que l’on pourrait qualifier la délicieuse toilette de la première épouse de l’Empereur Napoléon Bonaparte : Joséphine de Beauharnais. Ce trousseau est rarement sorti des réserves du Château de Malmaison car, vieux de maintenant plus de deux siècles, les vêtements peuvent grandement souffrir d’une exposition à l’air et à la lumière. Leur fragilité rajoute à leur grande beauté. Découvrons ensemble, en images, le parcours d’une sublime exposition qui laisse, à la sortie, des étoiles plein les yeux.
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En tout et pour tout, ont été extraits des réserves du Château de Malmaison une cinquantaine de costumes et autres accessoires issus de la période du Premier Empire. Chaussons de l’Impératrice Joséphine, robe d’intérieur ayant appartenu à sa fille Hortense… Autant d’illustrations d’un goût à la française mais aussi de toute une époque, tout un temps où l’habit possédait plus que jamais une valeur symbolique, politique et sociale.

Et quand on sait que ces précieuses étoffes sont aujourd’hui exposées dans le lieu même où ces deux grandes dames de l’histoire de France vécurent, on ne peut que ressentir une certaine émotion. Nous entrons véritablement dans l’intimité de l’impératrice, car les placards et armoires qu’elle a connus sont aujourd’hui toujours présent sur place, bien que déplacés.

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© Agathe Lautréamont, 2016

Au second étage donc, le visiteur plonge dans une atmosphère chaleureuse et intime. Les pièces sont un peu étroites, les moulures du plafond nous accueillent et la luminosité des pièces a été abaissée au maximum. On comprend ce dernier élément de scénographie au regard de la fragilité des vêtements exposés. Des bustiers recouverts de perles et de pierres cousues à même le tissu. Des galons tissés d’or et d’argent.

Des dentelles aux motifs d’une finesse irréprochable. Des broderies subtiles évoquant des motifs floraux ou antiques. Rien n’était trop beau pour Joséphine ; et cette beauté de sa garde-robe est admirablement mise en valeur par la scénographie de l’exposition « Dans les armoires de l’impératrice Joséphine ». En cette époque, la mode française voit en effet l’essor de la robe dite « Empire » : le corset est abandonné pour un demi-siècle, et la taille se porte très haute, pratiquement juste en-dessous de la poitrine.

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© Agathe Lautréamont, 2016

Fluides, longues, légères, les robes de cette époque ne mettent donc pas en valeur la finesse de la taille de celle qui la porte, mais plutôt la longueur de sa silhouette, ses jambes interminables, la rondeur de ses bras (les manches étaient généralement portées courtes et selon les observateurs de l’époque, l’Impératrice avait des bras particulièrement jolis…)

Le choix des matières s’en ressent : on opte pour des tissus vaporeux, légers, qui volent et bruissent délicatement. La longue jupe est également avantageuse pour toutes les silhouettes : elle permet de cacher le ventre, les hanches, tout en étirant l’ensemble du corps. L’ensemble de la silhouette rappelle bien sûr les vêtements que les dames de l’antiquité grecque et latine portaient.

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© Agathe Lautréamont, 2016

Un héritage qui se retrouve également dans les coiffures arborées par les dames du Premier Empire : on porte les cheveux relevés en chignon, noués par des rubans ou des serre-tête, avec de nombreuses boucles laissées pendantes autour des oreilles, dans la nuque et sur le front.

Sage, l’Impératrice ? Pas spécialement, quand on prend le temps d’admirer tous les éléments de la garde-robe présentés aujourd’hui au Château de Malmaison. Chaque robe, chaque foulard, chaque paire de chaussures, chaque chemise évoque un goût certain des belles choses, mais surtout une certaine forme d’opulence. En tant qu’épouse de l’Empereur Napoléon, Joséphine se devait de soutenir l’artisanat et le savoir-faire à la Française, en passant de nombreuses commandes aux couturiers, gantiers et autres fourreurs.

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© Agathe Lautréamont, 2016

Par ces achats, elle rappelait sa place dans la hiérarchie sociale et participait à la reconnaissance du talent des créateurs à qui elle faisait appel (en particulier le couturier Hippolyte Leroy). Une fois par an, elle distribuait les pièces qui ne lui plaisaient plus aux femmes de son entourage, avant de réfléchir à la constitution d’une nouvelle toilette.

Les tissus dorés, les perles et les diamants évoquent la magie des fêtes de Noël, les enfants apprécieront de se plonger dans la garde-robe d’une noble dame tandis que les familles apprécieront la visite d’un parcours complet, qui mêle textile, Histoire et anecdotes. À découvrir, donc cette nouvelle exposition qui saura à coup sûr trouver son public. L’accrochage dure jusqu’au 6 mars 2017.

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© Agathe Lautréamont, 2016

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