Article proposé par Exponaute

En 2017, les Beaux-Arts ont 200 ans !

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C’est une année forte et surprenante qui attend les Beaux-Arts de Paris à l’occasion de son bicentenaire. La programmation qui en découle témoigne d’un long travail d’introspection et de redéfinition, donnant jour à de nouveaux enseignements, un patrimoine et des collections valorisées, une ouverture vers de nouveaux territoires ; mais aussi, un programme davantage centré sur le partage et son ancrage, comme place centrale de la scène artistique contemporaine, française et internationale.
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Bibliothèque des Beaux-Arts de Paris © Beaux-Arts de Paris

Située en plein cœur de Paris entre Saint-Germain des Prés et le Musée du Louvre, les Beaux-Arts de Paris sont, depuis 200 ans, le poumon de la Cité, centre de la vie intellectuelle et artistique parisienne. Héritière de l’Académie royale de peinture et de sculpture fondée au XVIIe siècle par Louis XIV, l’Ecole demeure aujourd’hui un haut lieu de rencontre entre la création, le patrimoine et l’histoire. Occupant deux hectares intégralement classés au titre des Monuments historiques, l’Institution connaîtra, en 2017, une année exceptionnelle tant sur le plan patrimonial qu’éducatif.

Magnifier l’espace

Prises de vues de l'Amphithéâtre d'Honneur de l'École nationale supérieure des beaux-arts, après sa restauration complète.

Amphithéâtre d’honneur après restauration © Philippe Leroy

D’abord, magnifier l’espace. 2017 sera pour les Beaux-Arts de Paris une année de valorisation de son patrimoine et de ses bâtiments, les façades du quai Malaquais, l’Amphithéâtre d’honneur ou encore la Bibliothèque de l’Ecole faisant l’objet d’un vaste programme de restauration dont les premiers résultats seront visibles à l’ouverture des Journées Européennes du Patrimoine en septembre 2017.

Devenir musée

L’un des principaux objectifs de Jean-Marc Bustamante, directeur (également artiste et professeur) de l’Ecole, est de faire de l’Ecole des Beaux-Arts un véritable musée, forte d’une impressionnante et exceptionnelle collection de 400 000 œuvres regroupant près de 2 000 peintures, 200 000 estampes, 70 000 photographies, 200 000 dessins, soit la deuxième plus importante collection du type après le musée du Louvre. Ainsi l’Ecole répond à ses diverses missions relevant autant de la conservation et de l’enrichissement que de la monstration et de la diffusion de son patrimoine auprès du public.

S’ouvrir à de nouveaux territoires

La nouvelle classe préparatoire des Beaux-Arts de Paris, nommée "Via Ferrata" (ici le site de Paris). Créée en septembre 2016, son objectif est de préparer des étudiants issus de la diversité sociale, culturelle et géographique de la région Ile-de-France aux examens et concours d'entrée des établissements supérieurs d'enseignement artistique en France et à l'étranger. Photo : Anthony Micallef

Via Ferrata © Anthony Micallef

Investie depuis plusieurs années dans des actions au bénéfice de jeunes issus de la diversité sociale et culturelle de la région, Via Ferrata, initiative phare développée à l’automne 2016, connaîtra ses premières retombées au printemps 2017. Via Ferrata consiste en l’accompagnement spécifique de jeunes dans la préparation aux concours d’entrée dont la sélection se veut des plus exigeantes.

Autre temps fort de ce bicentenaire : l’engagement de l’Ecole dans un projet de création d’Institut des Arts Africains dans la future vallée de la culture à Rabat, au Maroc. Un projet qui témoigne de l’attractivité de l’Ecole et de son prestige international ; un rayonnement qui devrait permettre à l’Ecole de devenir un pôle de référence pour la formation artistique de la jeunesse africaine.

Dans cette volonté d’ouverture et tenant compte de la mondialisation, les disciplines de l’Ecole s’additionnent (sans jamais se télescoper). Aussi de nouveaux champs pédagogiques ont été ouverts par le recrutement de nouveaux professeurs : Emmanuelle Huynh, danseuse et chorégraphe et Joann Sfar, bédéiste ; une initiative témoignant de la diversité des disciplines enseignées, afin que chaque étudiant puisse apprendre et s’exprimer dans tous les champs possibles, chacun à sa manière.

Programmation artistique

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Julian Rosenfeldt, Manifesto, 2015 © Julian Rosenfeldt et VG Bild-Kunst, Bonn 2016

Ce bicentenaire est aussi l’occasion de se souvenir et de célébrer les grands artistes. Dès janvier, l’exposition Ingres rendra compte des talents de cet immense artiste dont l’histoire est intimement liée à celle des Beaux-Arts de Paris. Après y avoir étudié, Ingres deviendra professeur de l’Ecole en 1829. Une autre exposition inédite consacrera le travail de l’artiste danois Per Kirkeby, mettant en lumière son travail singulier de sculpture sur briques.

L’Ecole des Beaux-Arts, ses étudiants et professeurs ont traversé les plus grands débats sociétaux des XIXe et XXe siècles. Deux expositions essentielles s’en porteront témoins en février : L’Ecole de la République, d’Antigone à Marianne dans les collections des Beaux-Arts de Paris et Manifesto, une exposition sous forme d’installation vidéo réalisée par l’artiste allemand Julian Rosefeldt, mettant en scène une série de treize monologues interprétés par Cate Blanchett. Ces deux expositions majeures illustreront ces périodes de grands bouleversements.

A partir du mois d’octobre, « Images en lutte » examinera la culture visuelle de l’extrême gauche entre 68 et 77, à partir des collections de l’Atelier populaire des Beaux-Arts, lieu de création et de production de plus de 300 affiches lors de la révolte politique du tournant des années 70.

Lieu de débats, de partage et d’échange

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Salle Melpomène du Palais des Beaux-Arts, 13, quai Malaquais © Beaux-Arts de Paris

Lieu de formation, de transmission, d’échanges et de partage, l’Ecole des Beaux-Arts accueillera en avril un colloque international traitant de la valeur de l’art (gratuit et ouvert à tous). Comment aujourd’hui se définissent, s’apprécient et s’évaluent les œuvres d’art ? Quels sont les nouveaux acteurs et prescripteurs du milieu ? Comment ces prescripteurs influent-ils sur la reconnaissance de la valeur de l’art ? Autant de questionnements indissociables de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, en tant qu’Institution qui affirme sa dimension d’école, de conservatoire, et de laboratoire.

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