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Les Mérovingiens : arts, culture et manuscrits au musée de Cluny

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Qui étaient les Mérovingiens ? Voilà une question qui va vous faire replonger dans vos souvenirs de petite classe ! Jusqu’au 13 février prochain, le Musée de Cluny propose un parcours temporaire qui cherche à revenir sur le développement culturel, religieux et social qui se développa en France et dans l’actuelle Belgique sous la dynastie des Mérovingiens. Cette ère mérovingienne, naissant des cendres de l’Empire romain récemment effondrée, est marquée par l’implantation du christianisme et par un fort essor de la classe aristocratique. Visite d’une exposition très riche, entre trônes royaux, manuscrits enluminés et bijoux en or délicatement ouvragés…
Parure de la reine ArÈgonde : ensemble de la parure

Mobilier funéraire de la tombe d’Arégonde, Fin du VIe siècle © Musée d’Archéologie nationale de Saint Germain en Laye

Ce ne sont pas moins de cent cinquante œuvres qui nous attendent dans la nouvelle exposition temporaire du Musée de Cluny : « Les temps Mérovingiens ». Sculptures, numismatique, orfèvrerie, verrerie, textiles, manuscrits enluminés et autres documents d’archives sont admirablement exposés au sein du musée parisien dédié au Moyen-âge afin de nous proposer une plongée dans l’ère des Mérovingiens, une époque charnière qui semble hésiter entre l’héritage de l’Empire romain et l’instauration d’un pouvoir politique nouveau. Le panorama offert par le parcours muséal est très vaste, puisqu’il couvre tout de même trois longs siècles d’histoire française et tend à démontrer que cette période, allant du Ve au VIIIe siècle après J-C, fut une époque d’intense production artistique et intellectuelle.

Cuve de sarcophage

Sarcophage de saint Drausin, VIe siècle © Musée du Louvre

On découvre alors un temps hésitant entre acceptation du christianisme, qui fait alors une percée fulgurante dans la vie quotidienne de l’aristocratie mais également dans celle du petit peuple et regard quelque peu nostalgique vers les temps romains qui se sont effondrés il y a peu. L’exposition insiste d’ailleurs beaucoup sur cette percée soudaine de cette nouvelle religion grâce à la présentation de reliquaires, crucifix et manuscrits racontant la vie des saints ou encore via la présentation des écrits d’Augustin d’Hippone. Les traditions dites « païennes » demeurent cependant très fortes, provoquant une forme de syncrétisme dans les productions artisanales, les exemples les plus frappants se retrouvant dans les très nombreux bijoux exposés dans les vitrines de l’accrochage du Musée de Cluny.

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Saint Jérôme, commentaire sur Isaïe, Fin du VIIIe siècle © BNF

Mais les éléments que l’on retrouve en plus grand nombre sont sans conteste les écrits. À cette époque, les monastères mérovingiens ont démontré une intense production de copie, tandis que les moines recherchaient de nouvelles formes artistiques, créant par là des ornementations et autres enluminures inédites et d’une exceptionnelle beauté. Quelques pas plus loin, on découvre que la tradition de l’écrit dépasse largement le cadre du livre, étant donné que des textes gravés se retrouvent sur des armements, des vêtements ou encore des épitaphes. Les latinistes pourront d’ailleurs s’amuser à déchiffrer quelques-unes de ces inscriptions parfois maladroites, parfois surprenantes de finesse.

Fibule discoÔde

Fibule circulaire, VIIe siècle © Musée d’Archéologie nationale de Saint Germain en Laye

Seul une petite pointe de regret pour les choix concernant la scénographie. Si les vitrines renfermant les précieux manuscrits sont parfaitement éclairées et vastes, offrant au visiteur tout le loisir d’observer les merveilleux artefacts qui s’y trouvent, il devient en revanche plus compliqué de profiter des textes explicatifs imprimés au fil du parcours. Est-ce l’éclairage ? Est-ce le fond doré choisi pour correspondre à l’atmosphère du parcours ? Toujours est-il que la rencontre du coloris or, éclairé par des lumières chaudes, avec un texte imprimé en noir rend extrêmement délicat la lecture des textes explicatifs accompagnant l’exposition… Il faut insister, se déplacer, trouver le bon angle qui nous éblouira le moins, de sorte à enfin en apprendre davantage sur ce que l’on voit… Un élément à revoir donc, si le Musée de Cluny tient à ce que son expérience muséale soit au top ! Les passionnés de l’époque médiévale et plus largement d’Histoire au sens large peuvent donc se donner rendez-vous à Cluny ! C’est jusqu’au 13 février 2017.

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Calice de Gourdon, 2e moitié du Ve siècle © BNF

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