Article proposé par Exponaute
Dans le cadre d’une exposition majeure intitulée You Say You Want a Revolution ? Records and Rebels 1966–1970, en partenariat avec la marque Levis®, le Victoria and Albert Museum nous proposera à la rentrée de redécouvrir une époque légendaire, celle de la révolution culturelle qui a secoué la capitale britannique à la fin des années 60, rendant hommage à l’emblématique groupe de rock psyché Pink Floyd.
Depuis le Swingin’ London en passant par l’activité des clubs underground, le rassemblement de milliers de festivaliers autour de scènes musicales en plein air, l’émergence des modes de vie alternatifs, l’exposition retracera à travers un parcours aux atmosphères singuliers, le dynamisme sensationnel de l’époque sous la prisme de l’art, la musique, la mode et le design.
Carnaby Street. 1966. L’équipe de journalistes du Times Magazine de New-York rebaptise la capitale britannique : c’est l’époque du « Swingin’ London ». Longtemps ancré dans son carcan traditionaliste et puritain, Londres opère dans les années 60 un revirement radical et brille alors de par sa vitalité culturelle, son enthousiasme et sa créativité débordante… et débridée.
La jeunesse se lâche, tout le monde afflue vers le quartier de Soho et de Carnaby Street alors considérés comme le centre névralgique de la contre-culture. Mary Quant raccourcit les jupes, et fait de Twiggy son mannequin vedette. Visage emblématique de la révolution culturelle, ce jeune mannequin issu de la banlieue de Londres révolutionne l’ordre établi : coupe à la garçonne, look androgyne, la très respectable société anglaise est sous le choc.
Et c’est là, le début d’une longue histoire : des rêves, des idéaux, une fulgurante envie de changer le monde qui, déjà entamée aux Etats-Unis, se propagera à l’échelle interplanétaire. L’exposition explorera la connexion entre l’art et la mode, invitant le visiteur à visionner une série d’interviews de figures clés comme Yoko Ono ou Twiggy.
Au gré de sa visite, le public sera amené à plonger dans l’univers électrique et envoûtant des clubs underground de la capitale dans les années 60, où fleurissent alors les happenings et performances totalement hallucinées, notamment au célèbre London UFO Club : salle de concert mythique à l’éphémère existence qui aura pourtant scellé l’histoire du rock.
Lieu mêlant musiciens expérimentaux et films d’avant-garde, musiques live et shows de lumière éblouissant… Le London UFO Club fonde sa réputation accueillant chaque vendredi soir un groupe aux tonalités acides, au rock progressif psychédélique… le groupe Pink Floyd, sublimé par l’inspiration d’un créateur déjanté, Syd Barrett, au génie sans mesure (et au destin tragique).
C’est sur cette scène de l’UFO Club que le groupe a donné ses premiers concerts empreints d’une énergie unique et délirante, jouant, rejouant et rôdant leurs morceaux au rythme de prouesses visuelles, d’effets spéciaux et de jeux de lumières spectaculaires. A la pointe de la technologie de l’époque, les Floyd transforment radicalement la musique live : c’est une véritable révolution artistique et musicale. Et c’est justement ce génie que soulignera l’exposition du V&A Museum. De ces sulfureux shows aux pochettes de disque énigmatiques, dont le prisme dispersif créé par le designer expérimental Hipgnosis pour le 8e et incontournable album du groupe : The Dark Side of the Moon, reste ancré dans les esprits aujourd’hui.
Véritable tournant dans la carrière des Pink Floyd, l’idée de l’opus vient de Roger Waters : son trip, relater les différentes étapes de la vie humaine en un album… Un album concept qui s’écoulera à plus de 40 millions d’exemplaires et restera classé dans le top 100 américain pendant 471 semaines soit 14 années !
Surfant sur cette vague au parfum de paradis artificiel, l’exposition reviendra sur les événements majeurs qui ont marqué la période 66–70, dont les rassemblements de festivaliers sans commune mesure. Le public découvrira d’emblématiques costumes et instruments, sur fond de live sonore pour une totale immersion.
Il y eut Glatonsbury, le Newport Jazz Festival et bien sûr, un moment légendaire dont le célèbre sous-titre résonne encore en nos mémoires : « trois jours de paix, de musique… et d’amour », rassemblant près d’un demi-million de personnes… Du jamais vu : Woodstock.
Ce samedi 16 août 1969, une foule immense de plus de 400 000 personnes se retrouve pour écouter Janis Joplin, The Jefferson Airplane, Joni Mitchell, Jimi Hendrix… soit trois jours et demi de rock, de blues, de folk et de soul. La liste de superlatifs pourrait être longue pour qualifier l’évènement incarnant aujourd’hui le symbole de toute une époque : des beautiful people en quête de vivre-ensemble, d’amour et de paix, aux idéaux plein la tête.
Marquée par une scène artistique et musicale au dynamisme enivrant, et son impact direct sur un quotidien prônant le retour à la nature et la montée en puissance des modes de vie alternatifs, You say you want a Revolution ? Records and Rebels 1966–1970 nous invite à redécouvrir les valeurs d’une époque explosive à travers un parcours musical et protéiforme.
Avec plus de 350 objets représentés, englobant photographie, slogans, posters, séquences vidéos, littérature, design et performances, l’exposition se présente telle une immersion au cœur d’une époque où la rébellion contre les institutions, les mouvements de solidarité et l’engagement politique de toute une jeunesse auront permis de rêver à des lendemains qui chantent. Une exposition nous permettant d’explorer en quoi cette sulfureuse aventure conditionne encore nos vies aujourd’hui.
L’exposition sera visible du 10 septembre 2016 au 26 février 2017, au Victoria and Albert Museum de Londres.
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