Article proposé par Exponaute

Une gravure d’Albrecht Dürer retrouvée sur un marché de Lorraine !

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Les chineurs vous le diront d’une seule voix : dans les brocantes et autres vide-grenier, pour peu que l’on ait un œil assez fin, il est tout à fait possible de tomber sur de véritables trésors. D’ailleurs, les cas d’œuvres d’art retrouvées de façon totalement fortuites ne sont pas rares. En fin de semaine dernière, l’agence de presse allemande DPA s’est fait l’écho d’une belle histoire de ce type : il semblerait que sur les marchés de l’est de la France, on puisse trouver… des gravures de Dürer !
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La fameuse gravure de Dürer © Staatsgalerie Stuttgart

Manifestement, ce brocanteur venu proposer ses pièces de bric et de broc à Sarrebourg, en Lorraine, n’était absolument pas conscient du fait que parmi tous ses petits objets mis en vente, se trouvait un véritable trésor, d’une rareté exceptionnelle. C’est grâce à son œil aguerri, spécialisé dans les œuvres d’art, qu’un collectionneur averti est parvenu à reconnaître que cette gravure de taille modeste proposée à la vente par le brocanteur était en fait une œuvre datant du début du XVIe siècle, et de la main du grand artiste allemand Albrecht Dürer (1471–1528), s’il vous plaît !

Fasciné par sa découverte inattendue, le chasseur de trésors des temps modernes a cependant décidé de faire une bonne action. Au lieu de conserver la gravure pour lui seul, il a décidé de la restituer à son propriétaire. Et ce propriétaire, le découvreur en a trouvé l’identité grâce à un coup de tampon apposé au dos de l’œuvre vieille de presque 500 ans : la Staatsgalerie de Stuttgart, en Allemagne.

Comme on peut le constater, l’œuvre n’aura pas voyagé beaucoup, puisqu’un peu plus de deux cents kilomètres seulement séparent Sarrebourg de Stuttgart. L’œuvre d’Albrecht Dürer, aujourd’hui restituée, est une majestueuse représentation de Marie. Celle-ci, richement vêtue, tient dans ses bras l’enfant Jésus, tandis qu’un ange vient couronner la Vierge. La gravure était considérée comme perdue depuis soixante-dix ans, du fait de la Seconde Guerre mondiale, et apparaissait dans la liste des œuvres d’art disparues tenue par le centre allemand « Kulturgutverluste ». Les spécialistes estiment aujourd’hui que l’œuvre aurait passé la frontière après 1945 et la fin du conflit mondial.

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Albrecht Dürer,  Autoportrait à la fourrure, 1500 © Munich, Alte Pinakothek

Interrogé par l’agence de presse DPA, le directeur du musée de Stuttgart s’est réjoui de l’honnêteté de l’heureux découvreur de la gravure : « Nous sommes très heureux que soixante-dix ans plus tard, cette œuvre ait été retrouvée par un amoureux de l’art et qu’au lieu de la garder pour lui, il ait décidé de la rendre à l’institution culturelle. »

La gravure, datée de 1520, a donc pu être identifiée grâce à ce tampon providentiel et celle-ci est en parfait état, comme a tenu à le souligner Hans-Martin Kaulbac, le directeur du département des gravures du musée de Stuttgart. Mais celui-ci n’a pas tenu à faire de commentaire sur la valeur marchande de l’œuvre de Dürer qui, on le devine, devait être importante. Cette gravure faisait initialement partie d’une série de quinze œuvres, toutes des variations sur le sujet religieux de la Vierge à l’enfant ; une série réalisée sur le long-terme, puisque l’artiste allemand y travailla toute sa vie. L’œuvre peut donc désormais rejoindre les quelque 250 autres gravures de Dürer conservées à la Staatsgalerie !

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