Article proposé par Exponaute
Son crédo, c’est la gaîté. Et l’on peut véritablement compter sur Mademoiselle Maurice pour donner un peu de vie au gris dominant des grandes villes. Cette artiste de rue qui n’aime rien de plus que la couleur égaie les métropoles en laissant dans son sillage des œuvres réalisées à partir d’origamis délicats ! À l’origine du travail de l’artiste, un voyage au Japon, et la survenue de la catastrophe nucléaire de Fukushima, le 11 mars 2011.
Suite au tremblement de terre, au désastre humain et écologique, la jeune femme a ressenti le besoin d’établir un lien artistique entre l’homme et la nature. Sur l’archipel, elle s’est alors initiée à un art nippon ancestral : l’origami. Cette pratique consistant à plier une feuille de papier, sans jamais la découper, afin d’obtenir des formes rappelant insectes, oiseaux, fleurs… Très vite, le succès est arrivé pour la créatrice, qui expose ses créations partout dans le monde ! Vietnam, Hollande, Hong Kong, Slovaquie, États-Unis… Mademoiselle Maurice sème ses petits origamis un peu partout dans le monde, sans oublier de passer par la France, évidemment !
Son lieu d’expression privilégié, c’est bien sûr la rue. La jeune artiste investit les quais le long d’un fleuve, redonne un peu de vie à une friche industrielle abandonnée, colore des hangars entiers, ou répond parfois à des commandes passées par des institutions privées ou publiques soucieuses d’animer leurs façades de quelques touches de couleur. Ses travaux ne se situent donc pas que dans des espaces abandonnés promis à la démolition. On peut ainsi découvrir ses origamis bleus, orange, vert, rouge, jaune et rose dans des maisons, sur des chapelles… et toujours avec la même ingénuité !
Partout où l’artiste de rue passe, le terne trépasse ! Son succès est tel que sa dernière œuvre monumentale a été inaugurée le 25 juin dernier, dans le XIIIe arrondissement de Paros. Sur la rue Paul Bourget, elle a installé une fresque intitulée « Cycles lunaires », au long de la façade d’un immeuble promis à la destruction. Afin de mieux faire ressortir ses origamis, l’artiste a préalablement repeint la surface du bâtiment en noir, avant d’y apposer ses délicats pliages. L’idée originelle émane de la mairie du XIIIe arrondissement, qui a ensuite fait appel à la galerie Mathgoth, qui s’est fait une spécialité de promouvoir l’art urbain. Cette dernière s’est ensuite tournée vers Mademoiselle Maurice qui, on le devine, a sauté de joie et n’a pas hésité un seul instant à se lancer dans cette aventure artistique. Plus la fresque est grande, et plus l’idée lui plaît !
Le choix du motif a été soumis au vote des habitants du quartier, une décision qui a permis d’impliquer davantage les citoyens et ainsi établir un dialogue entre le public et le projet artistique. Les habitants ont pu ainsi mieux connaître le projet, l’objectif, l’artiste et donc choisir en connaissance de cause. Dans le XIIIe arrondissement de Paris, dernière œuvre en date de Mademoiselle Maurice, ce sont donc des milliers d’oiseaux en origami qui se sont répandu sur une surface de 140 mètres de long et de 15 mètres de haut !
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