Article proposé par Exponaute

Le premier théâtre élisabéthain de France a ouvert dans le Pas de Calais !

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S’il y a bien un département de France que l’on pourrait considérer comme le reflet des rivalités séculaires entre la France et l’Angleterre, jusqu’à en porter les stigmates dans son propre nom, c’est bien le Nord- Pas de Calais. Le week-end dernier, alors que l’actualité était dominée par le vote britannique en faveur du Brexit, l’architecte anglais Andrew Todd se trouvait du côté-ci de la Manche pour inaugurer sa dernière réalisation : un théâtre flambant neuf, dans le plus pur style élisabéthain.
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Le théâtre imaginé par Andrew Todd © Martin Argyroglo

Dans l’enceinte du Centre culturel de l’Entente Cordiale franco-britannique à Condette (Pas-de-Calais), se dresse désormais un nouveau bâtiment. Pensé par l’architecte Andrew Todd, un théâtre vient donc s’adjoindre au Château d’Hardelot, mais avec une particularité : cette nouvelle institution culturelle se veut 100% british, puisque bâtie sur le modèle des théâtres anglais du XVIe siècle ; une première en France.

Pour trouver un précédent de la création d’un théâtre anglais sur le sol français, il faut remonter loin, très loin dans l’Histoire de l’Hexagone. Précisément en 1520, lors de la rencontre diplomatique entre les rois de France et d’Angleterre François Ier et Henry VIII, lors de la rencontre dite du « Camp du Drap d’or ».

Le souverain anglais avait alors installé momentanément une scène théâtrale le temps de la rencontre politique sur cette terre dont l’histoire est chargée des inimitiés entre les deux grandes puissances européennes. Nous sommes en effet non loin de la bataille d’Azincourt, non loin de Boulogne, non loin de Calais…

philippe nguyen afp

L’intérieur du théâtre de Condette © Philippe Nguyen – AFP

Ses formes rondes et épurées, sa structure de bois clair on le parie, ne manqueront pas très bientôt de voler la vedette au château de style néo-Tudor qui l’accueille depuis le week-end dernier en son sein ; et constituera une étape touristique immanquable, du fait de la rareté de ce type d’architecture en France comme dans le monde.

Aujourd’hui, on ne recense plus qu’un peu moins d’une vingtaine de ces théâtres élisabéthains. Ils se démarquent des autres salles de spectacles par leur forme ronde, dans lequel le public est installé à 260° autour de la scène. Les spectateurs jouissent ainsi d’une vue idéale du spectacle se déroulant sur les planches, mais également d’une grande proximité avec la scène. L’exemple le plus célèbre de ses structures reste sans conteste le théâtre de William Shakespeare à Londres, le Globe.

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Le Globe Theatre de Londres © Wikimedia Commons

Pour pouvoir bâtir « son » théâtre, l’architecte Andrew Todd a d’abord dû passer par l’étape du concours. Remportant le gros lot en 2013, le projet original et dépouillé avait vite séduit le Pas-de-Calais qui est en charge de la gestion du domaine de l’Entente Cordiale. Au niveau des matières utilisées, c’est bien le bois qui domine : les structures ont été réalisées en mélèze, les parties extérieures sont faites d’épicéa, le sol est couvert de planches de chêne.

Enfin, tout autour de la structure s’étire un véritable rideau de tiges de bambous dont la surface lisse reflète les jeux de lumière et confère à l’ensemble une légèreté aussi surprenante que plaisante. Tout a été dessiné par Andrew Todd pour que l’imposant théâtre reflète une idée de transparence et d’élévation, afin de créer un fort contraste avec le château d’Hardelot.

Tendances actuelles oblige, Todd a également placé comme point d’honneur à ériger une construction purement éco-friendly : la consommation électrique a été pensée pour être réduite au minimum, la lumière et la ventilation sont naturelles. En tout et pour tout, le théâtre peut accueillir 388 spectateurs en son sein et ce, dès le 30 juin, date à laquelle commence le Festival Midsummer. Cet événement, dont le nom est tiré de la pièce de Shakespeare «  A midsummer night’s dream », en est à sa septième édition et fêtera les arts scéniques et l’amitié (toute récente au regard de l’Histoire) entre la France et l’Angleterre.

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