Article proposé par Exponaute

Le palais sicilien du film Le Guépard sera-t-il bientôt vendu par ses propriétaires ?

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En 1963, le réalisateur Luchino Visconti l’avait élu pour tourner la scène du bal de son film mythique, Le Guépard, adapté du roman de Lampedusa. Aujourd’hui, un véritable bijou de patrimoine, au cœur de la ville sicilienne de Palerme, pourrait être vendu par ses actuels propriétaires ; faute d’aides pour entretenir ce somptueux palais de 8000 mètres carrés.
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L’intérieur du Palais Gangi © Shobha- Contrasto -REA

Si jamais vous êtes en quête de ce qu’est le baroque sicilien, une seule adresse devrait suffire à vous donner la réponse : le palais Gangi, flamboyante demeure du XVIIIe siècle (sa construction s’est achevée en 1780) au centre du quartier de la Kalsa, à Palerme.

Or, stucs, majoliques et miroirs ornent un palais des merveilles, aujourd’hui la propriété de la princesse Carine Vanni Mantegna, compagne du prince sicilien Giuseppe Vanni Calvello Mantegna di Gangi. Sauf que l’actuelle propriétaire des lieux pourrait très prochainement vendre son fabuleux domaine sicilien, aujourd’hui considéré comme une des plus belles demeures rococo de l’île. Sa valeur historique, artistique et le fait que le lieu soit entré dans la légende du cinéma en voyant passer entre ses murs chargés de dorures des personnages comme Claudia Cardinale ou Burt Lancaster n’y change rien.

Selon la princesse, italienne d’adoption et d’origine française, une seule loi serait responsable de sa situation financière précaire qui la forcerait à prendre cette déchirante décision. En 2011, l’ancien président du Conseil italien Mario Monti décide, alors que le pays est frappé de plein fouet par la crise financière, de créer un impôt sur la résidence principale, peu importe si le bâtiment est classé comme historique ou non.

Organiser des visites guidées du bâtiment est également extrêmement complexe, les propriétaires craignant pour la conservation des œuvres si un flux trop important de visiteur se manifestait. Entre la protection des tableaux et du mobilier, l’engagement de membres de personnel pour l’organisation des visites ; l’organisation s’avère quasi-impossible.

Si le couple Gangi a bien reçu quelques propositions de mécénat, ceux-ci émanent principalement de bienfaiteurs étrangers, principalement des français et des suisses. Celui-ci se sent donc abandonné par l’Italie, pays pourtant riche en matière de patrimoine, mais pauvre en matière de financement. Les deux époux refusent de voir leur palais connaître l’histoire tragique du roman de Lampedusa, Le Guépard : ce désintérêt progressif, ce dédain inéluctable pour les grandeurs du passé.

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