Article proposé par Exponaute

En Espagne, des archéologues découvrent 600 kilos de pièces de monnaie romaine !

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Vous avez bien lu ! Réparties dans une vingtaine d’amphores enterrées dans le sol de la région de Séville, en Espagne, un véritable trésor datant de la Rome antique attendait sagement d’être découvert, depuis plus de mille cinq cents ans. 
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Une des amphores brisée pendant les travaux © Paco Puentes – El País

Les archéologues à l’origine de la découverte n’en reviennent toujours pas… Elles pèsent toutes entre huit et dix grammes et elles se comptent par milliers. Des milliers de pièces en bronze oxydé par les siècles, réparties dans dix-neuf amphores en terre cuite. Dans la petite ville espagnole de Tomares, dans la région de Séville, ont été mis au jour six cents kilos de pièces romaines datées entre le IIIe et le IVe siècle de notre ère. Par la quantité de monnaie retrouvée, la découverte archéologique est unique.

La trouvaille date de mercredi dernier, lors de travaux effectués à Tomares, une petite commune située à environ dix kilomètres de Séville. Passé la surprise du nombre impressionnant de pièces, les archéologues ont été surpris par… leur contenant. En effet, ces amphores-là n’ont pas été fabriquées pour préserver des aliments comme l’huile ou le vin. Elles sont bien plus petites, et devaient être utilisées pour transporter un autre type de denrée alimentaire. Comment se fait-il qu’un tel trésor se soit retrouvé placé dans ces amphores ? Les chercheurs n’en savent rien pour le moment.

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Est-ce là Constantin ? © Paco Puentes – El País

Côté face, les pièces représentent les profils des empereurs Maximien Hercule (250–310) et Constantin Ier (272–337). Côté pile, la plupart sont ornées d’allégories romaines, telles que l’abondance ou la fortune. La découverte est d’envergure, tant par sa quantité que pour la période représentée. Les chercheurs espèrent en effet en apprendre un peu plus sur cette période de l’empire romain via une étude précise de ces éléments de numismatique.

Mais il reste encore tant à découvrir ! Car pour le moment, l’équipe de chercheurs n’a eu le temps d’étudier qu’un dixième des pièces récoltées. D’autres sont encore à expertiser, ce qui implique que des monnaies peuvent dater d’une autre époque romaine, ce qui définira une frise chronologique probablement plus étirée. Les chercheurs soupçonnent en effet une partie de ce trésor de dater du règne de Dioclétien (244 – 311). Sans compter que sur les dix-neuf amphores excavées, neuf n’ont pas encore été ouvertes.

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Plusieurs amphores encore scellées © Paco Puentes – El País

Les pièces qui ont été pour le moment étudiées proviennent en effet des amphores qui ont été brisées lors des travaux. Ana Navarro, directrice du Musée Archéologique de Séville, refuse pour le moment d’évaluer cette découverte, qui avoisinerait plusieurs millions d’euros. Mais comme elle le souligne dans les colonnes du journal El País : « Leur valeur est avant tout archéologique, qui est inestimable. » En attendant, les travaux à Tomares ont été stoppés, de crainte que ces derniers n’endommagent d’éventuels autres éléments archéologiques d’envergure.

Si la très large majorité des pièces retrouvées est en bronze, certaines sont faites d’argent. En outre, la plupart des pièces sont en excellent état de conservation (malgré l’oxydation), les motifs et les bords n’étant pas du tout usés… ce qui implique, selon les archéologues, que ces monnaies n’ont probablement jamais été mises en circulation. Pourquoi ? Mystère…  Un élément qui les rend d’autant plus fragiles et précieuses.

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Le contenu d’une amphore © Paco Puentes – El País

Après la découverte, la première mission des chercheurs a été de nettoyer délicatement les jetons, puis de les placer dans un espace à l’atmosphère contrôlée afin qu’elles ne souffrent pas de leur brusque exposition à l’air et à la lumière. Il faut savoir que sous l’Empire romain, cette région d’Espagne jouissait d’une économie florissante, ce qui pourrait en partie expliquer la présence d’une telle quantité d’argent enfouie dans le sol. La région du Guadalquivir, en Espagne, est célèbre pour ses très nombreux sites archéologiques…

Maintenant, plusieurs questions demeurent encore en suspens. Cet argent était-il destiné à payer des impôts ? Était-ce là le salaire de troupes stationnées en Espagne ? De même, les amphores ont-elles été délibérément cachées (elles ont été découvertes enfouies à un mètre dans le sol) ou se trouvaient-elles stockées dans une sorte de dépôt oublié avec le temps ? Les recherches à venir devraient pouvoir le dire…

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Le contenu d’une amphore © Paco Puentes – El País

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