Article proposé par Exponaute
Si on estime qu’environ 85% de la population mondiale est droitière et 15% gauchère, les ambidextres (aussi habiles de la main droite que de la gauche) sont extrêmement rares. Léonard de Vinci fait partie de ces personnages ! Le génie universel était en effet connu pour écrire et dessiner de la main gauche, tandis que pour ce qui est de la peinture, il utilisait essentiellement sa main droite. Et histoire de couronner le tout, il est important de rappeler que l’ambidextrie n’est presque jamais innée, c’est-à-dire que cette capacité résulte plutôt d’un entraînement sur le long-terme d’une personne ; et celle-ci se sentira toujours plus à l’aise avec une main qu’avec l’autre. Cependant, dans le cas précis de De Vinci, il semblerait qu’il ne connaissait pas cette « préférence », à en juger par cette maestria unique avec laquelle il exécuta aussi bien ses œuvres peintes que dessinées…
On a souvent spéculé autour du « mystère » flottant supposément autour des carnets de notes et croquis de Léonard de Vinci. Ses textes en toscans, ressemblant à de vrais signes cabalistiques davantage qu’à un alphabet en bonne et due forme, n’ont cependant rien d’indéchiffrable. Ils résultent simplement de ce qu’on appelle l’écriture spéculaire. Quèsaco ? C’est le principe d’écrire dans l’ordre inverse du mode de lecture normal, avec une inversion graphique latérale des lettres.
Aussi appelée « écriture en miroir », l’écriture spéculaire peut comme son nom l’indique être simplement déchiffrée à l’aide d’un petit miroir. Maintenant demanderez-vous, pourquoi De Vinci écrivait-il de la sorte ? C’est moins une volonté de dissimuler ses écrits qu’une volonté de se simplifier la vie. Comme souligné plus tôt, l’artiste florentin était gaucher, et il trouvait simplement plus aisé et naturel d’écrire de cette façon ; sa main ne venant pas faire « baver » l’encre toute fraîche à peine posée sur le papier.
Avez-vous déjà entendu parler de Gian Giacomo Caprotti, surnommé Salai (petit démon en italien) par Léonard de Vinci ? Pourtant, si son patronyme vous est inconnu son visage, lui, vous le connaissez parfaitement… Entré dans l’atelier du maître florentin à l’âge de 15 ans, le jeune Salai ne tarda pas à devenir l’élève préféré du peintre, malgré son caractère orageux et revêche. Fasciné par la beauté du jeune garçon, le génie de la Renaissance réalisé de nombreux tableaux inspirés par les traits délicats et androgynes de Salai. Le portrait indirect le plus connu que De Vinci laissa de son élève à la postérité reste sans conteste sont Saint Jean-Baptiste, à l’expression indéchiffrable et au petit sourire un brin ironique qui n’est pas sans rappeler celui de la Joconde. Malgré leur grande différence d’âge, Léonard de Vinci resta fasciné pendant toute sa vie par le jeune homme, jusqu’à leur brusque séparation survenue en 1518, moins d’un an avant le décès du grand artiste en France.
Bon, pour être tout à fait précis, Léonard de Vinci adoptait en fait un régime alimentaire oscillant entre le végétarisme et le végétalisme et il en laissa de nombreux témoignages dans ses carnets de notes. Dès son enfance passée à courir dans les espaces vierges de la Toscane, le jeune peintre développa un amour et un respect inconditionnel pour les animaux, qu’il adorait observer et dessiner. Une anecdote rapportée par ses contemporains raconte que lorsqu’il se promenait dans les marchés italiens, De Vinci achetait aux commerçant tous les oiseaux en cage qu’il pouvait trouver dans le seul but de les libérer dans l’instant ; ému par la privation de liberté qu’on imposait aux volatiles. Quant à ses repas, ils se constituaient essentiellement de fruits, légumes et légumineuses en tout genre, parfois agrémentés de morceaux de fromage.
Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi, en soixante-sept ans d’existence (dont de nombreuses passées au service des plus grands princes et rois italiens comme français), on ne compte finalement qu’une quinzaine d’œuvres de la main de Léonard de Vinci ? La raison en est assez simple. Si le génie universel est célèbre pour avoir beaucoup écrit, imaginé, croqué tout ce qui lui passait par la tête, dès qu’il était question d’entreprendre une œuvre de grande envergure ou d’honorer une commande, c’était beaucoup plus compliqué ! En effet, le maître italien souffrait de… procrastination chronique et avait donc la fâcheuse tendance à toujours tout remettre à plus tard. Embêtant quand on doit livrer à une date donnée une peinture à un grand mécène… Exemple ? La Joconde elle-même. Il commença à travailler au plus célèbre tableau du monde en 1503 pour, au bout du compte, ne jamais la livrer à son commanditaire ! Il l’emmena partout avec lui, la retouchant tout au long de son existence.
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