Article proposé par Exponaute

Albert Marquet, le peintre de l’eau et de la mer se découvre au MAM

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Parfois méconnu du grand public, le peintre Albert Marquet (1875–1947) se dévoile à travers une grande monographie que lui offre le Musée d’Art Moderne de Paris jusqu’à la fin du mois d’août. Évoluant au fil des courants et des techniques, celui qui fut l’un des meilleurs amis de Matisse impressionne par ses paysages, toujours marqués par la présence de l’eau. Fleuves, lacs, mers et océans, Albert Marquet à fait de cet élément son sujet de prédilection et le point central de ses tentatives picturales. Une balade iodée et originale qu’on vous conseille vivement. 
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Le Pyla, 1935

Avec lui, c’est toute une tradition de la peinture du paysage qui a disparu. Albert Marquet, peintre de l’eau, des fleuves et de la mer, est présenté au Musée d’Art Moderne dans une grande rétrospective jusqu’au 21 août prochain. Une grande rétrospective qui est surtout une grande balade, au long des quais de l’univers de ce « peintre du temps suspendu », des plages de l’Algérie au bassin d’Arcachon, en passant par Notre-Dame de Paris.

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Notre-Dame de Paris, 1908

Tout au long de sa vie, Albert Marquet voyage, au fil de l’eau, ce qui permet à l’exposition d’évoluer à la fois de façon chronologique et thématique. C’est alors que, très vite, nous aussi, nous voyageons. Dès les premières études de nus d’un peintre tranquillement en train de chercher son style, Albert Marquet nous emporte dans sa fantaisie et son calme apaisant. À cette époque, étudiant à l’atelier de Gustave Moreau, l’artiste y rencontrera un homme qui sera probablement la rencontre la plus importante de sa vie : Henri Matisse. Arrive ensuite la Normandie, celle qui le fera plonger dans la mer, dans la lumière calme qui sera le fil conducteur de sa recherche esthétique.

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Le Port de Marseille, 1916

C’est d’ailleurs ce qui lui réussit probablement le mieux : les tableaux les plus célèbres et les plus délicats d’Albert Marquet sont à n’en pas douter ses paysages marins. Ainsi pourrait-on être tenté de le considérer comme « le dernier des impressionnistes », dans les thèmes qu’il aborde surtout, dans la technique, un peu. Car, oui, Albert Marquet travaille la lumière mais elle n’est pas la source de son inspiration. Cette source, c’est toujours l’eau, les vagues, le mouvement langoureux et les phénomènes qui en découlent.

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L’Ile aux Cygnes, Herblay 1919

Sur les flots, il se passe toujours quelque chose : la flotte qui trempe au large de l’Algérie, les pêcheurs qui voguent paisiblement, portés par un élément vivant et graphique, qui s’approprie cette lumière que tant essayent d’attraper. Des paysages doubles du reflet d’un lac, n’apparaît que l’élégance de leur prolongement dans l’eau, de Notre-Dame de Paris n’apparaît que le personnage central de la Seine. On se balade, on a parfois l’impression de prendre l’air, de prendre le large en plein musée; Albert Marquet n’est pas toujours génial (il retravaille rarement ses toiles) mais il est sincère. Et on en raffole.

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