Article proposé par Exponaute
Ces derniers temps, il semblerait que le peintre Francis Bacon, disparu en 1991, fasse l’actualité, pour le meilleur comme pour le pire. Après l’annonce de la découverte d’une toile de sa main que l’on pensait disparue, la parution d’un nouveau catalogue raisonné et un cambriolage dramatique au domicile de son dernier amant, le peintre anglais Francis Bacon revient sur le devant de la scène. Rarement vu du grand public, typique de la « patte » Bacon et étrangement d’une atmosphère plus positive que ses créations datées de la même période, un autoportrait s’apprête à être vendu par la prestigieuse maison de ventes Sotheby’s.
L’œuvre, qui arrive sur le marché de l’art pour la toute première fois, s’intitule Deux études pour un autoportrait et représente, selon le communiqué officiel de la maison Sotheby’s, un des autoportraits les plus réussis de toute la production de Francis Bacon. Pour reprendre les mots d’Oliver Barker, un grand spécialiste de l’art européen chez Sotheby’s, cités par The Guardian : « C’est le numéro 1 de tous les plus beaux tableaux que j’ai pu tenir entre mes mains au cours de ma carrière ! » L’enthousiasme n’est pas feint… Exécuté en 1970, le diptyque sera mis en vente à New York le 11 mai prochain. Mise à prix : entre 22 et 30 millions de dollars !
Interviewé par le journal britannique The Guardian, Barker poursuit sur sa lancée : « Découvrir une œuvre comme celle-ci, cela revient à trouver une pépite d’or. À mon sens, cette peinture pourrait tout à fait mériter d’être accrochée à côté de grands autoportraits à l’image de ceux de Rembrandt, Van Gogh et Picasso. Il figure probablement parmi les plus grandioses autoportraits jamais proposés à la vente aux enchères. » L’œuvre composée majoritairement de couleurs chaudes et de quelques touches de blanc pour rehausser l’ensemble, représente un Francis Bacon presque souriant, et a été exécutée un an avant un événement qui marqua profondément sa carrière : la grande rétrospective qui lui fut consacrée au Grand Palais de Paris, en 1971.
Cet accrochage fit de Bacon le deuxième artiste à recevoir un tel honneur de son vivant. L’œuvre aux teintes chatoyantes reflète également l’état d’esprit de l’artiste : à cette époque, les relations avec son amant George Dyer étaient au beau fixe, ce qui n’allait malheureusement pas durer. Un an après, la veille de l’ouverture de l’exposition parisienne, Dyer mettait fin à ses jours. Ce drame allait hanter l’art de Bacon pour tout le reste de sa production.
À noter que Deux études pour un autoportrait n’a été présenté au public que deux fois par le passé : lors de la fameuse rétrospective du Grand Palais, puis en 1993 lors de la foire Marlborough Fine Art de Londres. Maintenant, les paris sont ouverts. Ce diptyque atteindra-t-il des sommets lors de la vente publique, à l’image de Trois études de Lucian Freud qui avait été adjugé au prix de 142 millions de dollars ?
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