Article proposé par Exponaute

Dans l’intimité de Serge Gainsbourg à la Galerie de l’Instant

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Cela fait maintenant 25 ans que Serge Gainsbourg nous a quittés. À l’occasion de l’anniversaire de la disparition du grand artiste, la Galerie de l’Instant dédie un accrochage de clichés à Gainsbarre, toutes prises par le photographe Tony Frank. C’est jusqu’au 31 mai prochain !
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© Tony Frank – Galerie de l’Instant

Peu d’artistes aujourd’hui cumulent les talents d’avoir laissé une empreinte sur une époque en ayant chanté (ou écrit de grands titres pour d’autres chanteurs) et de séduire les générations suivantes. Gainsbourg est de ceux-là. Une personnalité mythique et grisante, envoûtant de créativité, esprit profondément épris de liberté et qui n’hésitait pas à verser dans la rébellion ou la provocation dès lors que des combats lui tenaient à cœur.

Grâce à l’exposition de photos organisée par la Galerie de l’Instant, les visiteurs ont l’occasion de replonger dans le parcours unique de l’homme à la tête de chou. Amoureux de musique, amoureux plus encore des femmes, on (re)découvre une personnalité marquante de notre époque sous le regard de Tony Frank, avec quelques belles images inédites. Qu’il soit accompagné de Jane Birkin, en train de composer au piano, ou simplement en train de poser pour le photographe, son éternelle cigarette vissée entre les lèvres, ces images portent une grande émotion.

Les images monochromes livrent au regard du visiteur des moments de grande tendresse en famille, des instants d’inspiration ou simplement des petits riens qui composent le sel d’une existence. Il faut le dire : les clichés sont superbes. Beaucoup d’images proposent des portraits très serrés du visage de Serge Gainsbourg, sur ces traits qui surent séduire les femmes de son temps alors que le chanteur répétait souvent qu’il se trouvait laid.

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© Tony Frank – Galerie de l’Instant

Peut-être un petit mot sur l’artiste, celui qu’on ne voit pas, mais à qui on doit de voir Gainsbourg ? De son vrai nom Jean Laulhé, Tony Frank est né au Pays Basque en 1945. Après des études de photographie à Paris, sa carrière débute dès les années 1960. Jusqu’en 1980, il est un des piliers du magazine Salut les Copains, et ne tarde pas à se faire un nom en tant que photographe des plus grandes stars de ces deux décennies. On lui doit des portraits très célèbres de chanteurs comme Johnny Hallyday, Eddy Mitchell ou encore Laurent Voulzy pour ce qui est de la scène française, mais il a également immortalisé sur pellicule des figures internationales légendaires comme Bob Dylan ou le groupe britannique The Who.

Pour la petite anecdote, c’est Tony Frank qui réalisa la photo qui fit scandale en 1972, on vous le donne dans le mile : celle du postérieur de Michel Polnareff ! Un sacré coup de pub, quand on sait que l’image a été placardée dans toutes les rues de la capitale et a fait la une des journaux pour son côté très sulfureux pour l’époque. C’est en 1960 qu’il rencontre Serge Gainsbourg et jusqu’à la fin de sa vie, il sera son photographe attitré, réalisant des clichés passés aujourd’hui à la postérité et ayant eu le privilège de pénétrer dans l’intimité du chanteur.

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© Tony Frank – Galerie de l’Instant

On dit souvent que les plus grands talents ne sont reconnus qu’après leur mort. Si de son vivant, Serge Gainsbourg était une immense star saluée pour ses chansons autant que pour son bagou entré dans la légende, les regards contemporains s’aiguisent sur son verbe, son phrasé, et avec le temps on considère de plus en plus « Serge » comme l’un des derniers poètes qu’a pu connaître le XXe siècle. Remise en question, dépoussiérée, décortiquée, l’œuvre de Gainsbarre fascine toujours autant, même un quart de siècle après sa disparition.

Il fallait donc un hommage à la hauteur du mythe et on sent que les images de Tony Frank ont été savamment triées sur le volet, ont fait l’objet de nombreuses hésitations avant d’être finalement sélectionnées pour apparaître dans l’exposition. De la jeune carrière de Serge Gainsbourg aux annés 60–70 en passant par des périodes méconnues de sa carrière, l’exposition place côte à côte photos glamour sur tapis rouge ou dans des soirées privées avec des clichés émouvants où on voit l’artiste embrassant sa compagne Jane Birkin. Une existence à 200 à l’heure, qu’on devine sans peine éprouvante, mais dans laquelle il croquait à pleines dents.

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