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Record : une toile de De Kooning devient l’oeuvre la plus chère de l’Histoire

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C’est l’histoire d’une vente privée de tous les records. Celle d’un accord passé entre deux grandes fortunes mondiales, le producteur David Geffen (154e fortune mondiale en 2010 et directeur des studios Dreamworks) et l’homme d’affaires Kenneth Griffin (parmi les plus jeunes milliardaires au monde). Le premier a ainsi vendu au second, pour la coquette somme de 500 millions de dollars, deux œuvres de maîtres abstraits : un Willem de Kooning et un Jackson Pollock.
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Willem de Kooning, Interchanged, 1955 © Art Institute of Chicago

Et un nouveau record pour la vente d’un tableau ! La transaction réalisée entre le directeur du fonds d’investissement Citadel LLC et du producteur musical et cinématographique vient d’entrer dans les annales comme un record pour les deux artistes concernés. Les objets de la transaction sont les œuvres Number 17A de Pollock exécutée en 1948 et Interchanged de De Kooning réalisée en 1955.

Les deux toiles ont été respectivement vendues pour 200 et 300 millions de dollars. Un nouveau record donc, pour le monde de l’art, et qui talonne l’achat d’un Paul Gauguin (Nafea faa ipoipo ou Quand te maries-tu ? peinte en 1892) par le Musée du Qatar. On constate donc à quel point les prix que l’on rencontre dans les ventes privées peuvent dépasser de très loin ceux de ventes publiques.

Ainsi, le dernier record notable pour une enchère est la vente de l’œuvre de Picasso, Les Femmes d’Alger qui avait atteint les 179 millions de dollars chez Christie’s. Quelques temps plus tard, c’était au tour d’un Modigliani de défrayer la chronique avec ses 170 millions de dollars en novembre 2015 (une fois encore chez Christie’s).

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Jackson Pollock, Number 17A, 1948 © Art Institute of Chicago

Kenneth Griffin, en plus d’être un milliardaire influent, est également connu pour son caractère philanthropique et son goût pour l’art. Grâce à son immense fortune, il participa activement à la création de l’Art Institute of Chicago, le deuxième plus grand musée d’art des États-Unis après le Metropolitan Museum of Art de New York ; son fonds représente en effet l’une des plus importantes collections d’art du pays. L’homme d’affaires a également donné 100 millions de dollars en 2015 au Lincoln Center de New York.

Son goût pour l’art moderne et contemporain est également connu. Celui-ci fait partie des acheteurs d’art les plus actifs dans le monde et il a consacré beaucoup de son temps à se constituer une importante collection tout en revêtant la casquette de mécène de temps à autres. En 1999, il fait la une des journaux en s’offrant l’huile sur toile de Paul Cézanne : Nature morte au rideau à fleurs et fruits, (1904 – 1906) pour 60 millions de dollars.

En octobre 2006, il réitère avec l’achat d’un Jasper Johns (Faux Départ, 1959) pour 80 millions de dollars ; une toile qui lui avait été proposée par… David Geffen, déjà ! À de nombreuses reprises, Griffin a prêté des pièces de sa collection à des musées et autres institution américaines. En septembre 2015, les deux œuvres de Pollock et De Kooning avaient été exposées dans les murs de l’Art Institute of Chicago. Le milliardaire s’investit en effet activement dans la vie du musée depuis 2004 (en faisant partie de son conseil d’administration).

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Les deux œuvres exposées au Art Institute of Chicago © DR

Quant à David Geffen, le classement annuel de Forbes le range au niveau de 70e fortune mondiale (2015). Créateur entre autres des sociétés Dreamworks, Geffen Records ou encore Asylum Records, lui aussi est un fervent collectionneur d’art, et ses biens sont estimés à 2,3 milliards de dollars (avant la fameuse transaction qui nous occupe). En 2006, Geffen avait déjà fait parler de lui en se séparant d’une œuvre de Jackson Pollock, N°5, là aussi dans le cadre d’une transaction privée. La peinture était partie pour la somme de 140 millions de dollars.

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