En images : découverte du Kröller-Müller Museum et de ses collections

À l’origine de la fondation du musée, l’histoire d’un couple. Celui formé par les passionnés d’art Helene Müller et son mari Anton Kröller. Entre 1907 et 1922, tous deux ont composé une impressionnante collection comptant 11 500 œuvres. D’abord intéressé par les Beaux-Arts, le couple Kröller-Müller s’est peu à peu ouvert à un goût pour l’art moderne, allant des impressionnistes français à Georges Seurat en passant par l’abstrait, le cubisme ou encore le futurisme.

Sensibles aux tendances de leur époque, les époux néerlandais ont su se montrer sensibles à des créateurs avant-gardistes tels que Piet Mondrian ou Jean Dubuffet. Leur approche sensible et aiguisée est aujourd’hui reconnue comme d’une grande précocité et celle-ci aura permis la constitution de l’une des toutes premières véritables collections d’art moderne dans le monde.

En 1928, Helene Müller et Anton Kröller décident de se séparer de leurs biens et offrent d’abord leur collection à une fondation, avant de la céder à l’État néerlandais en 1935. C’est cette dernière dotation qui se trouve à l’origine de la création du Kröller-Müller Museum et aujourd’hui, l’institution peut se targuer d’accueillir 20 000 œuvres en ses murs.

Ainsi, le musée possède la deuxième collection de tableaux de Vincent van Gogh (180 dessins et 91 toiles), derrière bien sûr le musée d’Amsterdam dédié à l’artiste. De fait, on peut y admirer des huiles célèbres du maître comme Les mangeurs de pommes de terre, Terrasse de café le soir ou bien le Portrait de Paul-Eugène Milliet. C’est également cette institution qui possède la plus grande collection d’œuvres de Seurat.

Mais le Kröller-Müller Museum, c’est avant et surtout, une importante collection de sculptures, qui représente la majeure partie des œuvres abritées dans ses murs. Dans de blanches et spacieuses pièces, le visiteur passe d’un Homme marchant de Giacometti à un empaquetage reconnaissable entre tous du duo d’artistes Christo, en passant par une étrange forme humanoïde en armure signée d’Umberto Boccioni.

Çà et là, d’une vitrine à l’autre, on rencontre des pièces de tailles plus modestes, mais tout aussi prestigieuses, à l’image de créations par Constantin Brâncuși ou Pablo Picasso. Mais une des plus grandes fiertés du musée reste son jardin de sculpture.

D’une superficie de 25 hectares, le parcours qu’il propose offre au public d’admirer parmi les bosquets et les parterres plus de 160 sculptures, de tous les styles et de toutes les époques. C’est un des plus vastes d’Europe, comptant également deux pavillons dessinés par deux architectes néerlandais destinés à présenter des œuvres par Barbara Hepworth.

Dessinés initialement dans les années 1960, ils ont été remontés à l’identique en 1995 et 2005. Qu’elles soient de taille modeste (Armando, Melancholia) ou monumentales (Jean Dubuffet, Jardin d’émail), les sculptures permettent au promeneur d’aller de surprise en surprise et d’explorer plus de deux siècles de création, d’Auguste Rodin à Dan Graham.

Photographies © Agathe Lautréamont